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BMW s’y est mis sur ses Boxer 1250 et sa nouvelle hypersport S 1000 RR, Ducati l’a déjà imposé sur la Multistrada et la Diavel, alors que Honda, inspiré par l’automobile, avait été précurseur il y a plus plus de 20 ans en l’installant sur sa VFR 800... Chez Yamaha, l’histoire retiendra que c’est la petite YZF-R125 qui aura été la première moto équipée de ce système de distribution variable !
Emprunté à un scooter, ce procédé simple permet de passer rapidement d’un profil de came à l’autre pour privilégier le couple ou la puissance à partir d’un régime donné : une solution particulièrement adaptée à l’usage de son petit monocylindre, légalement bridé à 15 chevaux, mais qui figurait déjà parmi les meilleures motorisations du segment. Les ingénieurs japonais en ont aussi profité pour améliorer son système de refroidissement et revoir son injection (volume de boîte à air et diamètre d’injecteur accrus) afin de réduire encore sa consommation en carburant, pourtant réputé faible (sous les 3,5 litres aux cents sur route). Notons au passage qu’elle est toujours assemblée en France, dans les usines de Saint-Quentin, dans l’Aisne.

Facile et fun sur la piste
Installé aux commandes, impossible de ne pas se prendre pour Rossi dans ses grandes années 125 : le cadre Deltabox (en acier), le bras oscillant renforcé (en aluminium), sa roue arrière élargie et l’impressionnante fourche inversée, équipée d’un frein 4 pistons à fixation radiale, en imposent tout autant que le dessin aiguisé des carénages. Au guidon, la protection du levier de frein façon MotoGP, le grand té de fourche ajourée et les fausses aérations sur le réservoir mettent à coup sûr dans l’ambiance sportive... Et sur circuit, la belle reste sans aucun doute la plus convaincante de la catégorie grâce à la bonne tenue de ses suspensions, à la puissance de son freinage et aux reprises supérieures de ce nouveau moteur. Des qualités que l’on retrouve en usage routier, mais qui sont malheureusement entachées par un inconfort certain lorsque l’on arrive en ville.

Exigeante en ville
À force de jouer du sélecteur et de l’embrayage (antidribble) entre chaque feu, la boîte avoue son manque de précision. Les petites mains ont des difficultés à attraper le levier de frein non réglable ; et, en dépit des bracelets désormais situés au-dessus du té de fourche, la selle, toujours trop haute (830 mm), a tôt fait de placer le conducteur en appui sur les poignets, la tête dans les épaules. Les motards de petite taille auront par conséquent du mal à la manœuvrer pieds au sol. Heureusement, le poids est raisonnable (142 kg) et le rayon de braquage suffisant. Bref, une véritable sportive qui demande certaines concessions, mais saura vous le rendre en sensations.

Le verdict
Sportive accomplie, la YZF conserve plus que jamais sa place de favorite sur ce segment. Son nouveau moteur gagne clairement en agrément à tous les régimes et permet de profiter encore mieux des belles routes ou des petits circuits. En usage urbain et quotidien, en revanche, elle impose toujours certains sacrifices. Les jeunes qui pourront se l’offrir (5 299 € tout de même) s’en plaindront sûrement dans quelques années...

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Fiche technique

Yamaha YZF-R125 (données constructeur)
Moteur
- Monocylindre 4T à refroidissement liquide, 1 ACT, 4 soupapes
- Cylindrée (al. x cse) : 124,7 cm3 (52.0 x 58,6 mm)
- Puissance maxi : 15 ch à 9 000 tr/min
- Couple maxi : 1,16 m.kg à 8 000 tr/min
- Alim./dépollution : injection/Euro 4
- Boîte de vitesses : 6 rapports
- Transmission finale : par chaîne
Partie-cycle
- Frein Av (étrier à x pist.) : 1 disque Ø 292 mm
- Frein Ar (étrier à x pist.) : 1 disque Ø 220 mm
- Pneus Av-Ar : 100/80-17 - 130/70-17
- Réservoir (réserve) : 11,5 litres (nc)
- Poids tous pleins faits : 142 kg
- Hauteur de selle : 825 mm
Pratique
- Coloris : bleu, noir, blanc (liseré jaune fluo)
- Garantie : 2 ans pièces et M.O., assistance
- Prix : 5 299 €

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