On ne peut pas en dire autant du tronçon suivant qui conduit enfin à Bonifacio, tout au sud. Mais l’ancienne cité, fondée en 833 sur de hautes falaises blanches battues par le vent du large et les vagues, mérite largement ce petit sacrifice.
 Il n’est d’ailleurs pas étonnant que ce site soit le plus connu et le plus visité de toute l’île...

 La remontée sur Porto-Vecchio n’a d’intérêt que pour ses ­pla­ges mais nul doute que l’appel de la montagne soit le plus fort. Le bitume aux étranges reflets rosâtres qui attaque le massif de l’Ospédale reprend bien vite une teinte plus conventionnelle, sans perdre cette adhérence synonyme de belles pri­ses d’angle.
 Un vrai régal ! Parvenu à Zonza par la D 368, un détour jusqu’au col de Bavella s’impose pour la vue qu’il offre sur les aiguilles du même nom. À contempler de préférence au coucher du soleil, lorsque celui-ci incendie la pierre.
 Vous voici à présent dans l’Alta Rocca, âpre région de montagne célèbre entre toutes pour sa charcuterie. Ne soyez donc pas surpris de rencontrer, entre Aullène et Zicavo sur la D 69, tant de parcs à cochons dont les pensionnaires s’évadent allégrement, préférant gambader sur le bas-côté des routes, voire sur votre trajectoire.
 Raison de plus pour inciter les propriétaires de trails à quitter l’asphalte, afin d’explorer les nombreuses pistes alentour. Passés les 1 289 mètres du col de Verde, le châtaignier reprend peu à peu ses droits, surtout autour de Ghisoni, avant de disparaître de nouveau en remontant par la N 193 sur Vizzavona.
 Là, les voyageurs pressés – petits bras – fesses en compote (rayez la mention inutile) – rentreront sagement au port par la N 193, tandis que les plus courageux s’offriront une dernière incursion sur la D 27, via Bastelica.
 Une sorte de baroud d’honneur ponctué de cinq cols successifs, avant d’embarquer à Ajaccio sur le ferry du retour.