Si vous roulez sur une moto Crit’Air 4 ou non classée à Paris, vous savez sans doute que les chances de se faire pincer pour non respect de la ZFE (Zone à faibles émissions) restent faibles.
Les infractions à la réglementation - qu’il s’agisse du défaut de vignette Crit’Air ou du non respect des interdictions de circulation auxquelles doivent se soumettre toutes les motos antérieures au 1er juillet 2004 - étaient peu verbalisées jusqu’à présent. Et pour cause, pour être relevées, ces infractions (68 €) doivent obligatoirement être constatées par un policier ou un ASP (Agent de Surveillance de Paris). Autant dire qu’ils ont d’autres chats à fouetter à l’heure où l’épidémie de Covid-19 regagne du terrain.

Dispositif dès lors opérationnel
Pour pallier ce problème et augmenter la cadence des verbalisations, David Belliard, le nouvel adjoint (EELV) aux transports d’Anne Hidalgo, la maire de Paris, a indiqué vouloir serrer la vis. Ainsi dans une interview pour l’émission Parigo, l’homme indique que « dans les prochains mois, dans les prochaines semaines, nous aurons l’occasion de faire des annonces sur ce sujet et notamment sur la mise en place de radars mais aussi sur la mise en place de nouvelles personnes en charge du contrôle du respect de ces vignettes Crit’Air ». Il faut savoir que la vidéoverbalisation par LAPI (Lecture automatique de plaques d’immatriculation) est déjà parfaitement opérationnelle chez certains de nos voisins européens. Les supports pour fixer ces caméras sont également tout trouvés puisqu’il s’agirait d’exploiter les anciens portiques écotaxe du périphérique parisien.

2022, année phare
S’il est difficile aujourd’hui de donner un calendrier précis du déploiement de ces radars, gageons que leur mise en service interviendra au plus tard le 1er juillet 2022. À cette date, la Métropole du Grand Paris (MGP) aura en effet rattrapé la capitale en matière d’interdiction de circulation et tous les 2-roues Crit’Air 3, 4 et non classés seront priés de rester à l’extérieur de la ZFE francilienne (dessinée par l’A86). Ces radars permettront aussi de répondre à une vraie problématique de la MGP qui, faute de disposer pouvoir de police propre, ne peut que s’en remettre à la bonne volonté des agents de police nationale ou municipale des communes concernées pour verbaliser l’infraction. Dans ce contexte, les radars seront une aide précieuse pour veiller au bon respect des restrictions de la ZFE.

Prêt à discuter au sujet du stationnement payant
Enfin, dans ce même entretien, nous avons noté un adoucissement de la position de David Belliard sur la question du stationnement payant des 2-roues motorisés. Bien qu’il y soit personnellement favorable, comme il n’a cessé de le répéter alors qu’il faisait campagne à Paris pour le compte d’EELV, l’homme annonce aujourd’hui vouloir discuter. Ainsi il a déclaré à Parigo : « On n’a pas décidé parce qu’on va concerter, on va discuter à partir de début novembre en organisant les états généraux du stationnement ». Nous ne pouvons que nous réjouir de cette volonté d’interroger les parties prenantes - gageons que la FFMC Paris Petite Couronne sera autour de la table - avant de prendre des décisions qui pourraient être lourdes de conséquences pour les usagers particuliers et professionnels. On peut même se prendre à rêver que le message de la branche 2-roues pour promouvoir moto et scooter à l’heure de la crise sanitaire a fini par porter ses fruits.


David Belliard est adjoint à la maire de Paris en charge de la transformation de l’espace public, des transports, des mobilités, du code de la rue et de la voirie. Il succède à Christophe Najdovski.

© photo : Joséphine Brueder / ville de paris

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