Parmi les 9 recommandations du CNSR du 28 novembre dernier, l’amélioration des infrastructures routières pour les 2RM tenait une place de choix. Dans la recommandation n°4 intitulée "Infrastructures et usagers vulnérables", les 2RM sont cités comme « davantage exposés aux risques liés à des défauts de conception et d’entretien des infrastructures où ils évoluent ». Par conséquent, le CNSR souhaite une « série de mesures pour inciter les collectivités à aménager leurs infrastructures selon les règles de l’art édictées par le CEREMA » tout en recommandant qu’un « meilleur suivi de la connaissance des accidents impliquant ces usagers doit accompagner le dispositif, par le développement des observatoires locaux de l’accidentalité et la réalisation d’audits de sécurité. »

L’ONISR (Observatoire national interministériel de la sécurité routière) de son côté, délivre un chiffre édifiant dans son bilan 2021 sur l’accidentalité routière (voir page 144 et 145). En s’appuyant sur la base de données "FLAM" de 2015 regroupant 85% des accidents mortels, 92% des accidents sont liés au facteur humain , tandis que 30% sont liés au facteur infrastructures routières . Dans cette catégorie Infrastructures, les 2RM sont particulièrement concernés parce que vulnérables. Les facteurs liés à l’infrastructure les plus souvent relevés sont les défauts de visibilité (16%) et la mauvaise adéquation de l’infrastructure aux contraintes dynamiques (11%). Notez que le total excède les 100% puisque la majorité des accidents sont multifactoriels.

Pourtant, en tant que cause unique de l’accident, l’infrastructure routière ne représente qu’un 1% des cas. Comprendre par là que si l’infrastructure joue souvent un rôle parmi tous les facteurs qui ont causé l’accident, elle n’est que rarement sa cause unique. Un résultat à relativiser donc, par rapport aux facteurs humains, notamment.

L’étude FLAM de 2015 est-elle toujours d’actualité en 2023 ? Au regard du peu d’investissement pour améliorer l’état des routes française, on peut supposer que oui. Entre 2012 et 2019, dans le classement des infrastructures routières établi par le Forum économique mondial (World Economic Forum), la France a vu son positionnement chuter de la 1ère à la 18ème place sur les 141 pays dudit classement.

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