La N121B s’élargit et s’orne d’un bitume parfaitement lisse. Ses grandes courbes qui mènent à Puerto de Otxondo semblent avoir été dessinées pour les motards. D’ailleurs, pour prolonger le plaisir du pilotage, n’hésitez pas à gravir les 15 km de la petite route en cul de sac qui mène au pico Gorramakil. -Au carrefour de la NA 2600, direction Erratzu et ses façades immaculées précieusement ourlées de grès rose. Le Gave qui court sous le pont ponctue de notes cristallines ce havre de sérénité. Après la traversée des sous-bois (fraîcheur bienvenue par temps de forte chaleur), cap vers le col d’Ispéguy et sa venta. La descente se déroule ensuite tranquillement vers St-Etienne-de-Baïgorry‑ ; méfiance toutefois, les chèvres et les boucs imperturbables élisent souvent domicile sur le ruban de goudron qui est venu couper leur territoire.
Au fond de la vallée des Aldudes se blottit Urepel, véritable paradis de verdure préservé par l’homme. De St-Etienne-de-Baïgorry, la D15 rejoint St-Jean-Pied-de-Port et sa fameuse citadelle.
La D301, vers Esterençuby, serpente au milieu de paysages superbes, avant de se couler dans l’ombre bienfaisante de la forêt d’Orion qui débouche sur le col d’Orgambide à 988 mètres.
Ici commence le royaume des moutons, pottoks (robuste petit cheval de la région) et vautours. Redescendre vers Béhérobie pour reprendre la D301 qui mène à la forêt d’Iraty. Après le col de Bagargui, rejoindre Larrau et la D26 en direction de Tardets puis tourner à droite sur la D113.
St-Engrâce, flanqué de sa belle église, est certainement un des villages les plus typique de la région. A Arette-Pierre-Saint-Martin, brusque changement de décor : les pierres érodées évoquent un paysage lunaire, tandis qu’au loin se dressent les immeubles de la station de ski.
On pénètre alors dans la forêt d’Issaux par la D441 : ici commence le Béarn et les anciens territoires de l’ours des Pyrénées. Du col de Bouezou, s’étend la vallée d’Aspe, dont une des communes, Bedous, est devenue un haut lieu de la lutte contre le tunnel du Somport et sa noria de camions.
Dans la plaine, plus de 3 000 personnes sont propriétaires de petites parcelles en indivision pour empêcher les expulsions par l’Etat. Lorsque vous aurez parcouru l’ensemble de la vallée, nul doute que vous comprendrez le bien fondé de ce combat.
Mais oublions ces querelles terre-à-terre pour reprendre de l’altitude vers Lescin. La montée, raide et régulière, conduit jusqu’au village serti dans le magnifique écrin d’un cirque naturel.
Tout autour, domine les sommets bien connus des montagnards : Pic d’Annie, aiguilles d’Ansabère ou Duc de Lhers. A la terrasse de l’unique hôtel-restaurant, les images de la journée défilent dans la tête pendant que les muscles se délient.
Une dernière petite escapade sur les 6 km qui conduisent au refuge de Labérouat (1450 m) donne accès à un superbe panorama. La vallée vous a définitivement conquis.
Dans le Pays basque
Cette balade part de la mer pour entrer dans les terres. Nous verrons le soleil se lever sur l’Atlantique pour le retrouver, à la tombée du jour, dans la vallée d’Aspe.
La brise marine de St-Jean-de-Luz caresse la Voxan et son pilote ; elle efface comme par magie les fatigues de la routes. Une bonne piperade (omelette aux tomates et piments) suivie d’une promenade digestive dans les ruelles animées près du port opèrent comme une vraie remise en forme.
Le lendemain matin, une rafraîchissante averse salue les premiers kilomètres en direction d’Ascain. (et oui, le Pays basque n’est pas vert pour rien !). Heureusement, le col de St-Ignace perce le voile nuageux et dégage la route (D4) qui glisse sans heurts jusqu’au village de Sarre.
Posées sur le vert tendre de la vallée, ses pimpantes maisons aux façades blanches et rouges semblent veiller sur le traditionnel fronton de pelote basque de la place centrale.
Le prochain repère routier désigne Ainhoa, bastide du XIIIème siècle. Ensuite, la D20 se déroule vers la frontière franco-espagnole artificiellement tracée par l’histoire au mépris des identités culturelles. Sur la droite, la route grimpe allègrement à Zugarramundi, célèbre pour sa grotte des sorcières.
