Bien connus des usagers en zone urbaine, les ralentisseurs - autrement appelés « dos d’âne » - ponctuent tous les trajets quotidiens. Certains peuvent s’avérer dangereux à moto, selon leurs tailles, leurs formes, leurs revêtements et leurs placements sur la chaussée.

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Si on y ajoute le bruit généré et les dégâts engendrés sur les véhicules, il y a fort à parier que ces dispositifs ne respectent pas toujours la législation française de 1994. En organisant une expérimentation sur un parcours dédié, c’est ce que cherche à démontrer la « Ligue de défense des conducteurs » (LDC) en collaboration avec l’Automobile Magazine.


Ralentisseurs urbains : du légal et de l’illégal

Sur une piste d’essai, la LDC a fait construire deux ralentisseurs. Le premier dispose d’une taille réglementaire (10 cm de hauteur), tandis que le second est non-conforme (24 cm de hauteur). Les véhicules sélectionnés pour ce test sont des modèles courants en agglomération : une Renault Clio et un Peugeot 3008.

Avec une vitesse de 15km/h sur le ralentisseur de 24 cm, la LDC enregistre une surconsommation de carburant entre 26 à 28%. En comparaison, le franchissement d’un ralentisseur légal nécessite une vitesse de 25 km/h (ratio freinage / accélération moins élevé) avec 10,5 à 13% de surconsommation.

« Cela représente un surcoût énergétique et des émissions de CO2 supplémentaires d’environ 15%, commente la LDC. Le passage sur un ralentisseur légal ne produit pas plus de bruit. En revanche, le passage sur le modèle illégal impose une augmentation sensible du bruit à l’accélération, de l’ordre de 2 à 3 décibels. Soit un bruit doublé ! ».

D’un point de vue confort, les 500 conducteurs qui ont participé à l’expérimentation livrent un constat implacable. La moitié est indisposée par le choc du ralentisseur non-conforme, et 32% déclarent avoir déjà été arrêtés pour cause de maux de dos générés par des obstacles du même type.


Ralentisseurs urbains : une réglementation souvent non-appliquée

Alors pourquoi tant de ralentisseurs illégaux ? La LDC explique qu’il existe une dissonance entre la législation et les documents du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema). Ces derniers ne sont pourtant pas reconnus par la loi.

Récemment, une ville dans l’Ain a reçu une première condamnation. Dans la région de Toulon, un jugement est en cours afin de supprimer entre 600 et 800 dos d’âne. Un exemple à suivre pour toutes les agglomérations du territoire qui ne respectent pas les normes légales ?
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Source : capital.fr
crédit photo : L’Automobile Magazine

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