Prenez une Thunderbird de base, montez-lui un cintre plat sur des « risers » coudés, la double optique des anciennes Speed Triple, une selle basse, trempez le tout dans un pot de peinture noire et le tour est joué ! Et ça marche, en plus… La Storm a une bonne gueule, nettement plus classe que certains customs au style maladroit et dégoulinant de chromes.

En selle, on retrouve une position entre le custom pur jus et le « power roadster », bras tendus en avant, pieds logés à la même enseigne et dos droit bien calé dans le retour de la large selle. On est paré à rouler vers l’enfer… Du moins si vous êtes du genre à avoir de grandes paluches et un dos en béton. Dieu que le levier d’embrayage (non réglable) est loin et que la selle est dure ! Avoir la classe, ça se mérite chez Triumph.

Mais passé ces petits tracas d’ordre ergonomique, on découvre une machine au moteur pêchu, à la sonorité enjouée, doublé d’un embrayage doux et d’une boîte de vitesses de la même veine. Ici, pas de « clonk » au passage des vitesses, constat plutôt rare sur les gros moteurs à forte inertie. Ville, route, l’ensemble moteur-transmission assure donc sans le moindre souci.

Tout comme la partie-cycle, saine et sûre, tant que l’on ne cherche pas à taquiner les limites : un custom reste un custom et la garde au sol est vite atteinte. Dommage, car la rigueur dont fait preuve cette grosse machine pousse à en vouloir un peu plus. Une rigueur qui se paye par un amortissement arrière sec, ennemi des lombaires de quadras…

Verdict.
Un custom qui freine, qui pousse vigoureusement et qui tient la route, on est évidemment preneur ; surtout que dans ce segment, l’homogénéité est rarement de mise.

Reste le prix, 16 990 €, un tarif qui permet, aussi, de se payer une Harley-Davidson Dyna Gide Glide, moins rigoureuse certes, mais autrement plus classe…