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La « lettre d’observation »

« Je vous rappelle qu’en tant que gendarme motocycliste, vous devez sanctionner, sans état d’âme, les infractions graves génératrices d’accident telles, vitesse, alcoolémie, usage de produits stupéfiants (…). En conséquence, j’attends de vous, dès à présent, une motivation de tous les instants et une nette amélioration de votre façon de travailler. » Le sous-entendu est clair, ce gendarme ne distribue pas assez de PV en regard des « objectifs fixés », qui sont donc quantifiés.

Pas d’état d’âme !

Son commandant l’enjoint à ne pas avoir « d’état d’âme » (c’est même souligné dans la lettre). A ne pas céder, autrement soit écrit, à la tentation d’être clément. Cette lettre ne correspond pas à une sanction mais le gendarme en question se voit tout de même dans l’obligation d’obtempérer. Sinon…

Ce document prouve que les gendarmes motocyclistes sont sous pression. Une pression qui laissera forcément place à l’arbitraire quand le gendarme, sur le bord de la route, sera contraint de multiplier les procès-verbaux. Eloignant, au passage, la sanction de sa vocation pédagogique. Oui, ce fameux message martelé par le gouvernement, et même le président de la République…

Le 18 juillet, la crise n’avait pas encore contraint le gouvernement à débloquer d’urgence des milliards d’euros pour sauver les banques de la faillite. Mais l’État avait déjà grandement besoin de la contribution forcée des conducteurs. Depuis, le déficit a empiré. Vigilance, donc, sur la route : les gendarmes ont l’obligation de faire du chiffre.

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