« Manuel Valls veut-il le retour de la charrette hippomobile sur les routes ? » Voilà la question qui ironise d’emblée les propositions du ministre de l’Intérieur de diminuer les limitations de vitesse sur les routes de France.

Cette question est posée par le communiqué publié par la Fédération française des motards en colère (FFMC) et la Fédération française de motocyclisme (FFM). Ces dernières se prononcent officiellement contre ce principe de limitation.

La semaine dernière, lors du bilan semestriel 2013 de la sécurité routière, Monsieur Valls a laissé entendre son envie de diminuer de 10 km/h les vitesses sur nos routes : soit 120 au lieu de 130 km/h sur autoroute, 80 au lieu de 90 km/h sur le réseau secondaire et, pour les Parisiens, 70 au lieu de 80 km/h sur le périphérique de la capitale. Le tout conjugué avec une augmentation des radars fixes et mobiles sur les routes.

La solution du tout répressif exaspère la FFM et la FFMC, car les résultats sont déjà là. Les 6 premiers mois de l’année 2013, la Sécurité routière enregistre une baisse de 15,1 % des tués. Le communiqué explique : « Alors que des propositions de nouveaux textes, encore plus répressifs, seront sans doute faites à la rentrée, pourquoi ne pas laisser la baisse de la mortalité se poursuivre naturellement ?
On sait en effet aujourd’hui que l’essentiel de celle-ci provient, non pas de mesures répressives, mais de l’évolution technique des véhicules et de la prise en compte par les usagers eux même des enjeux de sécurité routière. »

Pourquoi la vitesse ?
La FFMC et la FFM pointent également que la vitesse n’est pas le seul facteur d’accidentalité, loin de là : « Si le gouvernement veut absolument réglementer, il ferait mieux de s’attaquer plus efficacement aux facteurs d’accidents que sont l’alcool (première cause d’accident selon la
DSCR* elle-même) et la somnolence (première cause d’accident sur autoroute). »

Vache à lait
Car le tout répressif, surtout en ces temps économiques difficiles, tape les usagers de la route là où ça fait de plus en plus mal : le porte-monnaie. Et Manuel Valls ne semble pas le tenir en compte, et ne vise qu’un seul objectif chiffré : « L’objectif d’arriver à moins de 2000 morts en 2020 est louable, précise le communiqué, mais le sentiment d’être pris pour des
vaches à lait ne risque pas de s’estomper chez les usagers de la route »
.

Espérons que le ministère de l’Intérieur entende la parole de ces représentants du monde motocyclistes et fasse machine arrière… Ce qui est loin d’être gagné.

(*) DSCR : Délégation à la sécurité et à la circulation routières

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