On y a cru… l’espace d’une demi-journée. Mercredi matin (le 29 septembre), près de 120 députés, réunis derrière Bernard Reynès, élu UMP des Bouches-du-Rhône, annonçaient un assouplissement des règles de récupération des points sur le permis. Ils ont été désavoués, dès le jeudi 30, par Nicolas Sarkozy en personne.

« Harcèlement »
Les députés et sénateurs, encartés UMP (donc dans la majorité), voulaient atténuer le « harcèlement » des conducteurs, qui perdent leurs points en rafale pour des infractions mineures. Ils proposaient, dans un amendement à la loi sur la sécurité intérieure Loppsi 2, qui sera débattue à l’Assemblée nationale le 5 octobre : que le conducteur puisse récupérer la totalité de ses points au bout de deux ans sans infraction, au lieu de trois actuellement. Ils estimaient également que le conducteur pouvait récupérer un point perdu, pour une petite infraction, au bout de six mois, au lieu d’un an présentement.

Ligne dure
Mais le président de la République maintient la ligne dure : il ne veut pas de ces mesures. Il l’a dit le 30 septembre à Vézelay (Yonne), et l’a répété le 1er octobre, lors de sa visite au Mondial de l’Auto de Paris (photo). Il admet juste qu’un conducteur puisse récupérer un point par an.

Vote à l’Assemblée
Et maintenant, que va-t-il se passer ? Les députés ne sont pas obligés de suivre les exigences du président de la République, lors du vote de Loppsi 2, le 5 octobre. Enfin, c’est ce que prévoit la répartition démocratique des pouvoirs... Mais Monsieur Radar tient bien sa majorité. On a peu de chances, mardi prochain, de voir naître une fronde des élus UMP contre leur chef de file, résident de l’Elysée.

Pas de révolution !
L’assouplissement proposé par les députés et les sénateurs n’était pas révolutionnaire, loin de là. Il ne remettait pas en cause le système du permis à points. En réaffirmant sa fermeté à l’égard des infractions routières, Nicolas Sarkozy préfère montrer une nouvelle fois le visage de la fermeté et de la répression, plutôt que celui d’un homme porté vers moins de sévérité. Il n’est pas sûr que les millions de conducteurs, victimes de « harcèlement » (dixit les députés) quotidiennement sur la route, comprennent ce positionnement.

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