Il y a fort à parier qu’on aura droit à de copieux couplets de morale en 2012, de la part des autorités. La raison ? Le bilan provisoire de la sécurité routière en 2011 n’est pas favorable à notre catégorie de véhicules : 772 conducteurs ou passagers de motos et scooters de plus de 50 cm3 ont été tués sur les routes de France en 2011, soit 10 % de plus qu’en 2010.

Vite fait bien fait. Dans le même temps, le nombre total des tués en 2011 passe à 3.970, soit 22 de moins qu’en 2010. Ces chiffres émanent de l’Observatoire national de sécurité routière (Onisr). Ils sont diffusés étonnamment tôt dans l’année. En effet, ils ne peuvent tenir compte des personnes décédées 30 jours après l’accident (pour les sinistres de décembre 2011), ce qui est pourtant la règle statistique en la matière.

Un quart des tués. Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur a insisté sur le fait que les motards représentaient désormais 24,7 % des tués sur la route. Or, 772 n’est pas 24,7 % de 3.970. Comment font-ils ? Ils incluent les tués sur un cyclomoteur (50 cm3), dont le nombre a pourtant décru de 16 % en 2011 par rapport à 2010. Mais c’est pas grave, l’amalgame permet d’amplifier l’aspect catastrophique de ce chiffre. Ce qu’une stat’ ne dira jamais, c’est que le motard ne dispose pas de carrosserie pour se protéger.

Quelles mesures pour endiguer ces sinistres ? Le ministre de l’Intérieur annonce l’obligation de porter un dispositif rétro-réfléchissant de 150 cm2 sur le haut du corps, à partir de 2013. Et de disposer d’une plaque d’immatriculation de 18 x 20 cm, sur tout deux-roues immatriculé après le 1er juillet 2012, afin d’être mieux identifié par les radars automatiques. Et c’est tout ? Ben oui.

Amère conclusion. Et la formation, la sensibilisation des automobilistes aux véhicules à deux-roues circulant autour d’eux ? Ben… Et l’incitation au port d’un équipement complet quand on enfourche un deux-roues ? Ben… Des mesures que la FFMC défend pourtant depuis de longues années. On pourra conclure que, pour ce gouvernement, la vie d’un motard compte pour 24 % de la vie d’un automobiliste. On s’en souviendra dans l’isoloir, en avril prochain.

Publicité