Toutes, loin s’en faut, ne sont pas des « collectors » ni même des anciennes. Parmi ces dernières, une majorité de machines produites entre la fin des années 1970 et le début des années 1990. De ces motos que l’on classe aujourd’hui sous le vocable anglo-saxon de « youngtimers ».

Kawasaki en vedette

Dans les allées du salon et de la bourse, si lesdits youngtimers sont des plus présents, ce sont les motos des années 1960 à 1970 qui sont en fait les vraies reines. D’une manière ou d’une autre, entières ou en pièces, elles sont omniprésentes. L’expo principale, dédiée à Kawasaki, en était entièrement constituée. Sur ce podium étaient exposées des motos historiques, depuis la rare 650 W de 1968 jusqu’aux Z 1000 et 1300 du tout début des années 1980. (voir aussi la série des 2-temps 3-cylindres comme les sulfureuses 500 Mach 3 – photo d’ouverture de cet article –, 250 S1, 350 S3 et 750 H2 des années 70)

Sur une surface importante, le stand Jean Murit Collection en regorgeait de toutes marques, vendues à des prix très élevés. Ce qui était le cas général sur ce salon pour des motos en parfait état de restauration et garanties par des professionnels. À ces tarifs, pas étonnant que les youngtimers, trouvables à des prix très raisonnables, sinon modiques, ressortent des caves.

Préparation mode Vintage

Cela dit, le regain d’intérêt pour la moto classique n’a d’ailleurs pas échappé aux marques dont trois étaient officiellement présentes… Triumph proposait une belle exposition de ses actuelles 900 Bonneville personnalisées en racer ou en scrambler, selon les fantasmes de quelques uns de ses concessionnaires. Plus timide était la démarche de Yamaha, qui exposait tout de même une brochette de ces performantes 125 routières qui l’on lancé avec succès à son arrivée sur le marché français.

Le reste du stand était consacré à de très actuelles 600 XJ6, 1300 XJR ou 125 YBR dont la décoration imite celle de la 350 RDLC exposée à côté. Joli, certes, mais un peu léger et pas vraiment rattrapé par la FJ 1100 impeccable qui, malgré les ans, peine à se faire passer pour une ancienne : certains canons esthétiques sont tenaces, même chez les plus modernistes des amateurs de motos historiques !

Le règne des amateurs et des clubs

La luxueuse vitrine des quelques grands stands ne doit pas faire oublier la pléthorique multiplicité des autres et le joyeux capharnaüm de la bourse où l’on trouve en fait la véritable âme du salon. Ce pourquoi les restaurateurs collectionneurs occasionnels ou chevronnés se déplacent parfois de très loin. Pour peu d’être attentif, ici l’étonnement est partout. C’est que l’histoire de la moto est d’une richesse insoupçonnable.

Généralistes ou « de marque », voire d’un seul modèle de moto (BFG, R90S, Triumph 3-cylindres, Honda CX, Kawa Z1, Yam…), les stands de clubs présentent aussi des expos historiques, sinon muséographiques, pour mettre en valeur leur activité. Selon les moyens, les présentations sont plus ou moins sophistiquées mais toujours assez soignées. Même constat pour la plupart des boutiques d’objets divers (fringues, modèles réduits, littérature technique, historique ou artistique). C’est ici quasi palpable dans l’air que l’on respire, la passion pour la moto ancienne n’est pas seulement un hobby.

C’est un véritable art de vivre où la convivialité et l’associativité tiennent une place d’autant plus forte qu’on est pas ici dans un monde de pure consommation et que chacun, si capable soit-il, a besoin des compétences et des connaissances des autres…

Malgré l’oubli de cette règle par certains, l’image renvoyée par le milieu de la moto ancienne à travers ce salon donne envie d’en faire partie. Adhérer à l’un des nombreux clubs présents est la meilleure façon d’entrer.

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