À 27 ans, après plus d’une décennie au plus haut niveau du cross féminin, Livia Lancelot a gagné son pari : se faire une place dans le monde ultra masculin du motocross. Une réussite arrachée de haute lutte, qui va avec des gains financiers loin d’être exceptionnels, pas mal d’anciennes blessures, un Mondial à l’histoire chaotique et une inimitié croissante avec sa plus grande rivale, une triple championne du monde italienne.

Dans son numéro de juillet/août 2015, Moto Crampons l’a rencontrée au lendemain d’un GP de France gâché par une grosse chute.

Finalement, il y a bien longtemps que l’on ne t’avait interviewée. Nous autres, comme les concurrents. T’es rentrée dans le paysage motocrossiste français ou quoi ?
J’en ai bien l’impression ! C’est complètement vrai ce que tu dis. Je fais partie des meubles maintenant. C’est quand même ma dixième année de GP, puisque la première Coupe du Monde féminine a été créée en 2005. C’est un peu normal, donc.

Tu as décroché un titre mondial, ça je m’en souviens, mais combien de titres français ?
Je ne sais pas vraiment. N’oublie pas que je sors d’un gros trauma crânien ! Non, sérieusement, je crois que j’en ai eu cinq. Mais vérifie ça sur Internet (ndlr, elle vient de gagner son 5e, ndlr)…

Bien sûr ! En tout cas, ça fait de toi l’une des plus anciennes du plateau mondial et français aujourd’hui. Ça fait quoi de passer pour la doyenne ?
Rien. Absolument rien ! Enfin, pour être tout à fait honnête, ça me fait juste un peu bizarre par moment, quand je me dis que je roule contre des filles dix ans plus jeunes que moi. Comme, par exemple, Gloria, ma coéquipière. C’est vrai que ça m’interpelle, mais bon, je ne me sens pas vieille pour autant. Pas du tout.

Même après plus de 20 ans de motocross. Tu as commencé toute jeune, je crois…
Oui, à quatre ans. Mais non, même après plus de 23 ans sans m’arrêter de rouler, j’en ai aujourd’hui 27, je me sens fraîche !

Et le bilan après ces longues années de service ?
C’est surtout beaucoup de plaisir même si, finalement, mon palmarès n’est pas si fourni que cela. Un seul titre mondial en dix ans, ce n’est pas énorme… Maintenant, pendant toute cette période je retiens que j’ai toujours été au plus haut niveau, proche du sacre. Sans ces blessures en 2002, 2009 et 2013, tout aurait été différent. Enfin, encore une fois, je garde surtout le goût du plaisir.

Cela explique ta carrière pas très « linéaire », à évoluer entre ombre et lumière…
Oui, c’est vrai. Maintenant, c’est aussi parce que je n’ai pas participé continuellement au championnat du Monde féminin. Quand il a été accolé aux MX3, une série de moindre importance, j’ai préféré faire ma vie ailleurs, en participant aux X-Games, au Touquet, et c’est vrai que j’ai été un peu moins exposée médiatiquement. Maintenant, je ne le regrette pas. Pas question de me laisser faire par Youthstream !

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Retrouvez l’intégralité de notre rencontre avec Livia Lancelot dans le Moto Crampons n°3 de juillet/août 2015, actuellement en kiosque et disponible dans notre boutique en ligne

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