Le 20 janvier, la Sécurité routière a annoncé une phase d’expérimentation de la conduite des voitures-radar banalisées par des opérateurs privés. L’association 40 Millions d’automobilistes (40 MA) se positionne contre cette mesure, et indique lancer une « manifestation virtuelle » des automobilistes.

40 MA a déjà lancé une pétition en ligne contre ce projet, qui a recueilli près de 300 000 signatures, « symbole de l’impopularité du dispositif, souligne-t-elle. Mais le gouvernement s’entête ». C’est pourquoi, à partir du 20 février, elle renforce sa campagne de mobilisation.

78 % des Français opposés à la privatisation des radars embarqués
Le sondage réalisé du 10 au 12 janvier 2017 par Harris interactive visait à définir comment les Français perçoivent le fait de confier à des sociétés privées la gestion des radars mobiles sur les routes françaises.

À cette question, les personnes interrogées ont répondu à 78 % qu’elles étaient opposées au fait que l’utilisation des radars embarqués dans des voitures banalisées soit confiée à des entreprises privées - rémunérées par l’État pour cette mission - plutôt qu’à des gendarmes ou des policiers.

Parallèlement, 80 % des participants à l’étude estiment que le contrôle de la vitesse sur les routes doit rester du domaine des représentants du service public et ne peut être assuré par des sociétés privées.

2 milliards d’euros dans les caisses de l’État
« Partant du principe qu’une voiture-radar peut flasher - au bas mot - 30 automobilistes par heure, que le ministre de l’Intérieur souhaite que ces véhicules circulent au bout 8 heures par jour et que 440 voitures équipées parcourront nos routes dès l’an prochain, ce sont plus de 38,5 millions de procès-verbaux qui seront dressés à l’encontre d’usagers de la route, estime Daniel Quéro, président de 40 Millions d’automobilistes.

Avec un montant moyen de l’amende à 56,85 €, l’État engrangera près de 2,2 milliards d’euros. À coup sûr, une excellente opération financière... En revanche, il n’existe aucune preuve que cette mesure ait un quelconque effet positif sur la sécurité routière. »

Rémunération au temps passé
Si cette mesure venait à être mise en œuvre, il est d’autant plus sûr que les objectifs fixés par le gouvernement seraient vite atteints, celui-ci prévoyant de rémunérer les sociétés gestionnaires en fonction du temps que passeront les radars-mobiles en circulation. Autrement dit, plus ils rouleront et sanctionneront, et plus la rémunération due par l’État aux entreprises sera élevée.

Mobilisation en ligne
Les automobilistes - et l’ensemble des usagers de la route - qui souhaitent se mobiliser aux côtés de l’association ont un mois pour lui faire parvenir une photo d’eux ou de leur véhicule par MMS.
- Numéro de téléphone : 07 89 99 63 63
- Site internet : www.nonalaprivatisationdesradarsembarques.com.
La date et le lieu de la manifestation numérique seront révélés dans les semaines à venir.

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