Un gradé de la Compagnie républicaine de Sécurité (CRS) d’Ile-de-France a récemment demandé, par note de service, que les agents sous ses ordres qui effectuent des contrôles routiers dressent chacun au moins trois procès verbaux électroniques (PVE) par vacation. Les fonctionnaires désobéissants se verront privés de repos pour les fêtes de fin d’année !

Le retour des quotas de PV
L’information émane du syndicat de police Alliance, qui a rédigé un tract dénonçant le retour des quotas de PV relatifs aux contrôles routiers (photo). Une sombre méthode obligeant les fonctionnaires à travailler au rendement, totalement en inadéquation avec une quelconque politique pédagogique de sécurité routière.

Promesse non tenue ?
« On croyait que les quotas imposés aux agents routiers des CRS avaient disparu », ironise le syndicat de police Alliance. En effet, à son arrivée au ministère de l’Intérieur en 2012, Manuel Valls avait affirmé que la méthode des quotas ne serait plus appliquée.

Note de service
Pourtant, dans une note de service datée du 7 octobre 2013, que l’Agence France Presse (AFP) s’est procurée le 24 octobre, le commandant de la CRS autoroutière du sud de l’Ile-de-France invoque une augmentation de l’accidentalité « depuis le mois de juin » et demande que les contrôles soient accrus.

Concernant « l’activité répressive » de ses troupes, il pointe une « baisse de 15 %» en 2013 et recommande « d’être moins indulgents » et de « ne pas hésiter à relever les infractions ».

Trois PV par vacation
La note indique que ce commandant « a fixé pour objectifs 3 PVE » par fonctionnaire et par vacation, « notre mission autoroutière ne pouvant justifier », en raison de la hausse des accidents, « que des agents puissent effectuer une vacation sans constater la moindre infraction ».

« Actuellement, ce nombre n’est pas atteint », dit-il dans sa note, et il rappelle que « l’octroi de repos supplémentaires en fin d’année s’effectuera au vu de l’activité de l’unité et de l’accidentalité qui en résultera ».

Pas de consigne nationale
Interrogée par l’AFP, la Direction générale de la police nationale (DGPN) a nié toute « politique de quotas » de PV « au plan national ». Elle a précisé que la direction des CRS incite au « recours plus fréquent aux PVE », au lieu des carnets de PV à souches manuels. « C’est un système sécurisé », a-t-elle argué. Pas de quotas au plan national peut-être, mais sur le plan local, alors là…

Publicité