Le 2 octobre 2015 lors du comité interministériel de sécurité routière (CISR), le gouvernement a décidé de frapper fort sur les motards : contrôle technique à la revente, obligation pour les novices de conduire une moto de moins de 47 chevaux pendant deux ans… Une politique répressive que le ministère de l’Intérieur justifie par des statistiques d’accidents de la route négatives pour les motards.

Problème : on apprendra quelques jours plus tard, le 7 octobre précisément, que l’Observatoire national interministériel de sécurité routière (ONISR) avait constaté une baisse de la mortalité de 17,4 % en septembre 2015 par rapport à septembre 2014.

Motos : chiffres à la baisse
Et il y a encore plus réjouissant : la catégorie des motocyclistes présente un bilan historiquement bas de 595 tués durant les 12 derniers mois, comme on peut le lire sur le graphique ci-dessous. Il s’agit du nombre de décès à moto en année glissante (ici, de septembre 2014 à septembre 2015).

Rajoutons-en, des statistiques positives pour les motards, relevées dans des dossiers antérieurs publiés par l’ONISR : le nombre de tués à moto et scooter a baissé de 952 (en 2010) à 790 (en 2014)…

Propagande gouvernementale
Le problème avec les stat’, c’est qu’on leur fait dire ce qu’on veut. Et en France, ce sont elles qui, corrélées aux saillies de certains représentants d’associations de victimes auxquels les médias grand public ouvrent systématiquement leur micro, font la politique de sécurité routière…

Alors l’ONISR abonde dans leur sens, afin de justifier qu’on frappe fort : « Après douze années de baisse, la mortalité routière a augmenté de 3,5 % en 2014. 3.384 personnes ont perdu la vie sur les routes de France, 116 de plus qu’en 2013 », déplorait la Sécurité routière dans le dossier de presse délivré à l’Hôtel Matignon, à l’issue du CISR le 2 octobre. « Sur les 8 premiers mois de 2015, le nombre de personnes tuées est en augmentation de 4,6 % par rapport à la même période de l’année précédente ».

Rapporté aux deux-roues motorisés, le ton est encore plus alarmant : « 22.000 usagers de 2RM ont été blessés en 2014 ; un usager de deux-roues motorisé a 23 fois plus de risques d’être tué dans un accident de la route par kilomètre qu’un automobiliste ». Insupportable…

Carrosserie ou cabossés
« L’explication de cette sinistralité tient à l’exposition des usagers non protégés par une carrosserie », commente la FFMC. Ben oui, les motards, par définition, sont des usagers vulnérables… Mais ils le savent, et font attention. « La baisse de la mortalité des motocyclistes au cours des 5 dernières années s’élève à 11 %, poursuit la FFMC. Dans les accidents de moto contre un autre véhicule, le motard n’est pas responsable dans 65 % des cas ».

Cela laisse à penser que, si le gouvernement a organisé un CISR dans l’urgence, c’était pour montrer qu’il pouvait frapper durement dans le but de calmer la pression médiatique orchestrée par les hérauts de la répression routière… Et il l’a fait, sans que l’on sache vraiment si chaque mesure a un impact réel sur les accidents !

Un argument de plus pour se mobiliser avec la FFMC, qui défend les intérêts des conducteurs de motos et scooters. Elle a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes derrière son étendard, dans une trentaine de cortèges en France, le 10 octobre 2015. Et prévoit d’autres actions, qui ne sauraient tarder. Restez connectés à Motomag.com, nous vous tiendrons informés des prochaines !

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