Depuis le 31 mai, comme expliqué sur Motomag.com, une nouvelle forme de bridage touche les candidats français au permis A : ils ne peuvent conduire une moto d’une puissance supérieure à 35 kW (47,5 ch) pendant 2 ans.

Dommage collatéral de la nouvelle réglementation, révélé par Lefigaro.fr : si un conducteur voit son permis A suspendu, dans quelque circonstance que ce soit, cette obligation le touche également. Et s’il repasse le permis moto, en dépit de son expérience, il n’a accès pendant deux ans qu’à une moto d’une puissance inférieure à 35 kW !

Double peine
C’est l’avocat Rémy Josseaume, spécialisé en droit routier, qui a révélé ce cas ubuesque. Suite à un cumul d’infractions ayant abouti à un défaut de points, un motard a vu son permis A invalidé. Après avoir respecté un délai de carence de 6 mois, il a repassé avec succès son code de la route. Mais lorsque le conducteur est venu récupérer le précieux sésame en préfecture, il s’est rendu compte que l’administration ne lui avait octroyé qu’un permis « A2 » : il n’a le droit de conduire que des motos de moins de 35 kW durant deux ans.

Étant possesseur d’un BMW R 1150 GS, machine qu’il ne peut pas brider à cette puissance, le motard ne peut légalement plus conduire sa moto. Une double peine pour le contrevenant qui va devoir patienter, comme un jeune permis, deux longues années avant de jouir à nouveau de sa moto.

L’administration a sciemment laissé faire !
À la question de savoir si cela pouvait être une simple erreur administrative susceptible d’être corrigée, Maître Josseaume est catégorique : « C’est une volonté très claire de l’État, qui veut bel et bien un bridage à 35 kW pour tous les motards venant de réussir l’examen ». D’autant plus absurde et aberrant que, pour n’importe quel autre type de permis (auto, poids lourds…), le conducteur recouvre l’ensemble de ses droits une fois le titre acquis à nouveau.

Selon l’avocat, il n’y aurait pas pour l’instant de recours possible pour gommer cette injustice. Preuve que, pour l’État français, le motard n’est pas un usager de la route comme les autres, et qu’il paiera plus cher que les autres la pratique de sa passion.

Publicité