Enfin, le gouvernement se penche sur le problème des délais d’attente au permis de conduire ! Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a annoncé, le 24 septembre, l’installation d’un groupe de travail dont la mission est de régler ce grave problème.

Plusieurs mois d’attente
Le ministre s’y était engagé lors de la réunion plénière du Conseil national de sécurité routière (CNSR) du 21 juin 2013. Quelques mois plus tard, il tient promesse. Dans certaines régions, ces délais peuvent atteindre plusieurs mois. « Le problème est un peu moins présent pour la moto que pour la voiture, et reste très variable selon les départements, mais il existe », souligne Frédéric Jeorge, directeur de l’Association pour la formation des motards (AFDM).

Parent pauvre
« Ce phénomène résulte de la combinaison de plusieurs facteurs : multiplication des missions chez les inspecteurs chargés de l’examen, allongement de sa durée sans augmentation des effectifs… L’impact sur les élèves est négatif : avec de tels délais, le bénéfice de la formation se perd. Cela oblige les élèves à reprendre des heures pour garder le niveau, et augmente d’autant le coût du permis. Une fois encore, la formation à la conduite est un parent pauvre auquel les pouvoirs publics ne consacrent pas les ressources qu’il mérite. »

Explorer toutes les pistes
Manuel Valls a confié à Florence Gilbert, présidente de la commission « Jeunesse et éducation routière » du CNSR, la responsabilité d’animer ce groupe de travail. « Cette instance devra, sans s’interdire aucune piste de réflexion, formuler les recommandations les plus appropriées », souligne le ministre dans un communiqué daté du 24 septembre.

Actions d’urgence
« La situation nécessite d’établir un diagnostic et une méthode de travail afin d’apporter des réponses rapides. Dès le prochain CNSR, prévu le 29 novembre, le groupe de travail présentera une première série de mesures d’urgence. Ensuite, il élaborera un plan d’actions qui sera présenté en début d’année 2014. »

Gare à la pédagogie
« L’une des pistes est de se pencher sur la disparité des critères de notation des inspecteurs, suggère Frédéric Jeorge. Cela favorise parfois les écoles qui bachotent au détriment de celles qui s’efforcent de faire du bon travail et de former des conducteurs (2 ou 4 roues) plus compétents et plus sûrs… Le monde à l’envers ! »

Vaste débat en perspective
Ce groupe est constitué d’une vingtaine de personnes, responsables d’écoles de conduite, usagers, inspecteurs du permis de conduire, ainsi que des membres du groupe de travail « Jeunesse et éducation routière » du CNSR. La moto y est-elle représentée ? « La FFMC est déjà représentée dans les commissions du CNSR, répond Frédéric Jeorge. L’AFDM, qui est membre de la FFMC, se tient naturellement à la disposition du groupe de travail sur les délais d’attente au permis de conduire. »

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