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« Madame Hidalgo persiste dans une politique qui exclut les conducteurs les plus défavorisés ». Voilà, en résumé, ce que regrettent le plus les 3 000 manifestants qui se sont réunis, l’après-midi du 2 octobre pour un long défilé dans la capitale, entre l’esplanade du Château de Vincennes à l’est et la Tour Eiffel à l’ouest en passant par l’Hôtel de ville, à l’appel de l’antenne parisienne de la Fédération française des motards en colère (FFMC-PPC).

Ils sont venus de loin
Une association rejointe par les FFMC de l’Essonne, des Yvelines, du Val d’Oise, de Seine-et-Marne et même de l’Yonne, dont les cortèges ont grossi le rang des manifestants dès le départ. Des motards sont également venus de Normandie et du Nord, à l’appel des FFMC des départements formant ces régions. C’est qu’il y a de quoi être inquiet pour la moto et se mettre en colère.

Ils sont venus en voiture
Enfin, la Fédération française des automobilistes citoyens (FFAC) a mobilisé plus de 200 voitures, de collection mais pas seulement, des autos des années 80, 90, dont les propriétaires ont une utilisation quotidienne qui les amène à Paris, où ils n’ont plus le droit de rouler…

Reportage : la manif FFMC de Paris en vidéo


Interdits de cité
« Depuis le 1er juillet, les deux-roues motorisés d’avant 1999 et les autos d’avant 1997 n’ont plus droit de cité à Paris, rejetés pour cause de non-conformité aux normes actuelles », déplore la FFMC.

Dans Paris, la première Zone à circulation restreinte (ZCR), un concept créé par la loi pour la transition énergétique du ministère de l’Environnement votée à l’Assemblée nationale en août 2015, est en place depuis le 1er juillet 2016. Ces véhicules particuliers sont interdits de circulation de 8h à 20h.

Les interdictions pourraient s’étendre à 25 agglomérations françaises, candidates du projet « Ville respirable en 5 ans », lui aussi partie intégrante de la loi pour la transition énergétique.

Désobéissance
La FFMC appelle « les bannis par cette politique de ségrégation sociale à la désobéissance et à la résistance en refusant de se soumettre aux contrôles qui deviennent effectifs dès le 1er janvier 2017 et en contestant les amendes devant les tribunaux.

Le besoin de mobilité des personnes ne peut être sacrifié sans une réflexion en amont sur l’organisation économique et sociale des territoires. La mise en place de ZCR, basée sur l’année de mise en circulation des véhicules, discrimine les plus bas revenus qui ne pourront pas se payer de véhicule neuf alors qu’ils ont un besoin vital de se déplacer. »

Pas de verbalisation pour l’instant
La date de la manif’ n’avait pas été choisie au hasard : la mairie de Paris avait annoncé que les verbalisations commenceraient le 1er octobre. Mais elle a du faire machine arrière, et repousser cette date couperet à janvier 2017.

« Cela correspond à la mise en place des vignettes Crit’Air », a bien noté Jean-Marc Belotti, coordinateur de la FFMC-PPC. « La mairie a dû recevoir un coup de pression de la préfecture de Police de Paris, qui lui a expliqué ne pas pouvoir verbaliser des véhicules que les policiers étaient en incapacité d’identifier ! Bref, comme elle en a l’habitude, la municipalité parisienne a mené son projet de restriction seule dans son coin. Résultat, il faut revenir en arrière. » Les motards s’en féliciteront. Et continuent de se mobiliser contre ce projet. Car il n’est pas pour autant supprimé, et l’échéance prochaine, c’est aussi une année 2017 d’élections.

À l’issue de cette manifestation parisienne, la FFMC-PPC n’a pas été reçue par la mairie. Elle appelle donc les motards à rester vigilants pour de nouvelles mobilisations. Restez connectés à motomag.com pour vous tenir informés !

Un maire en colère
François Pelletant (à droite), maire de Linas en Essonne et président de l’Association des maires franciliens, et Jean-Marc Belotti, coordinateur de la FFMC-Paris.

Le maire de Linas (Essonne), François Pelletant, qui est aussi président de l’Association des maires franciliens et circule sur une Honda Varadero 1000 de 2001, a tenu à manifester avec les motards. « Nous avons une règlementation parisienne qui se met en place de manière unilatérale et crée des dommages aux Franciliens qui circulent aussi à Paris », déplore-t-il. « Nous avons demandé une concertation entre communes franciliennes et cela ne s’est pas fait. Les transports en commun sont déficients. Nous sommes amenés à frapper du poing sur la table pour dire que cela suffit. Cela fait des années qu’on est exclu de notre capitale. Pour ces raisons, nous avons soutenu la manifestation des motards. »

Complément d’information

- Retrouvez tous les comptes rendus sur Motomag.com, rubrique Défense des motards/Manifestations FFMC
- Suivez l’actu concernant les restrictions de circulation sur Motomag.com, rubrique Défense des motards/2-roues en ville
- Contre-vignette : la FFMC organise la riposte aux interdictions !

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