Dans un pays où la situation du droit des femmes demeure « très préoccupante » selon Médecins du monde, la jeune pakistanaise Zenith Irfan a choisi la moto comme moyen d’émancipation. En traversant le pays au guidon de sa 125 cm3, Zenith a renoué avec l’essence même de la moto, synonyme de voyage, de liberté et de rencontres.

Alors que le nombre de femmes à deux-roues ne cesse de croître chez nous, il demeure insignifiant sous d’autres latitudes. Le Pakistan, régulièrement pointé du doigt pour les violences faites aux femmes, fait partie de ces contrées où certains considèrent qu’être motarde est inconvenant. Une contrainte qui aurait pu mettre un terme aux rêves de voyage à deux-roues de la jeune Zenith Irfan. C’était sans compter sur la soif d’aventure et la détermination de la jeune étudiante pakistanaise.

Cliquez sur la photo pour accéder à la page Facebook d’Irfan, « 1 girl 2 wheels »

Trip apéritif
En décidant de rallier sa ville de Lahore à Khunjerab Pass, à la frontière chinoise, Zenith entendait réaliser le rêve de son père, décédé prématurément. Une fois acquise la maîtrise - délicate sur des routes de montagne non carrossées - de l’embrayage, de la boîte de vitesses et du freinage, la jeune femme a commencé par des petits road trips en guise de mise en bouche. Elle rejoint d’abord le Cachemire, dont on lui avait vanté la beauté, puis Islamabad, la capitale pakistanaise.

On the road again
Une fois rodée, elle entreprend son grand voyage. Ce périple de plusieurs milliers de kilomètres en direction des contreforts himalayens la fera passer par le plateau de Deosai, l’un des plus hauts du monde. Elle doit pour cela composer avec la motorisation limitée de sa Honda 125 et avec la pression sociale qui fait peser honte et disgrâce sur les femmes motardes. Pour s’éviter le maximum d’ennuis, la jeune casse-cou prend soin de dissimuler sa féminité derrière son casque, ses bottes et son blouson de moto.

Elle n’aura finalement rencontré que peu d’opposition sur sa route si l’on excepte les regards médusés des passants auxquels elle demandait son chemin. Seul réel incident, les jets de pierre qu’elle a dû essuyer à Chilas, un petit village du nord du pays, peu enclin à accueillir une étrangère sur ses terres.

Briser un tabou social
Au fil des kilomètres et des rencontres avec des locaux, des policiers ou des touristes, elle découvre toutes les vertus sociales du voyage à motocyclette. Associant définitivement moto et liberté, la jeune femme n’entend pas en rester là et compte désormais atteindre Dubaï ou encore Mithi, petite ville réputée pour la bonne entente entre hindous et musulmans.

Pour en savoir plus sur cette jeune aventurière, vous pouvez suivre sa page Facebook sur lequel elle se plaît à citer l’auteur américain Jonathan Safran Foer : « Parfois je sens mes os ployer sous le poids des vies que je n’ai pas vécues ».

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