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En ville, la moto possède bien des avantages qui n’ont pas échappé à nombre de citadins. Certaines municipalités, comme Paris, ne semblent pas vouloir la considérer comme un moyen de transport alternatif à la voiture.

Durée réduite des déplacements, stationnement facilité, consommation raisonnable, indépendance... Les avantages du 2RM en ville ne sont pas négligeables. Le nombre grandissant de Franciliens qui optent pour le 2RM tend à prouver qu’ils les ont bien perçus. Mais à la mairie de Paris, tout le monde ne l’entend pas de cette oreille. « Ce n’est qu’en leur faisant vivre l’enfer que nous obtiendrons un jour qu’ils renoncent à leur bagnole », promettait Yves Contassot, adjoint Verts chargé de l’environnement.

Ces dernières années, les usagers de 2RM ont pu le constater, ils sont inclus dans cette logique pour le moins sectaire et en décalage avec la réalité. Et, il faut bien l’admettre, hormis une proposition de contrôle technique (voir motomag.com du 14/01/07), le PDP ne prend presque pas en compte le 2RM.

Des aménagements contraignants et dangereux
« Denis Baupin nous avait promis qu’une vraie place serait donnée au 2RM dans le PDP. Ce n’est pas le cas aujourd’hui et l’on sait que les infrastructures nouvelles sont aujourd’hui anti-2RM », déplore Fabrice Vidal, coordinateur de la FFMC-PPC (Paris petite couronne). Il fait notamment référence au boulevard Magenta et à la Gare du Nord, « des endroits où le nombre de places de stationnement a été divisé par deux. Il faut souligner que ces aménagements, situés dans le 10e, ont été décidés par Charlotte Nenner, élue Verts de cet arrondissement, proche de Contassot. »

Fabrice est de plus dubitatif quant à la promesse de concertation avec tous les usagers des rues parisiennes, présente dans le texte du PDP : « Nous craignons une fausse concertation. On promet de modifier des accès passants, or, le boulevard Magenta, déjà réaménagé, est une catastrophe pour les 2RM, qui n’ont plus la possibilité de rouler en décalé par rapport aux voitures. Ce qui pose un problème de sécurité, en plus d’enlever à la moto sa facilité de mouvement. » De surcroît, pour la FFMC parisienne, un tel aménagement incite les comportements inciviques, comme la circulation sur le trottoir ou le franchissement de ligne blanche.

Paris. Correctement garés au bord et laissant une place suffisante pour le passage des piétons, poussettes et fauteuils roulants, les 2RM pourraient être admis sur les trottoirs.. À défaut de places de parking dédiés suffisants...

Stationnement : la guerre ouverte
Le stationnement des 2RM est l’un des points où la politique de la Ville de Paris est des plus incohérentes. Le déficit en matière de places de stationnement dédiées est de l’ordre de 100.000. Cependant, les conducteurs se voient verbalisés pour s’être garés sur les trottoirs et les enlèvements sont désormais monnaie courante. Cette répression a récemment fait l’objet d’une demande de durcissement de la part des élus Verts parisiens.

Pourtant, la revendication de la FFMC-PPC ne relève pas de la demande de passe-droit : « Nous demandons à la préfecture de police de Paris et à la mairie de nous autoriser à nous garer sur les trottoirs, dès lors qu’ils sont suffisamment larges pour que cela ne gène pas les passants, les familles avec des poussettes et les personnes handicapées », expliquait l’un des membres de l’association lors de l’action du 27 janvier dernier.

... en pratique, les PV et enlèvements de deux-roues, même sur des trottoirs où ils ne gènent pas la circulation, sont devenus monnaie courante. Gare à la casse en cas de mise en fourrière.

Travail de longue haleine

Ce que l’on peut reprocher aussi à la municipalité de Paris, c’est de ne voir le problème de la circulation que par leur petit bout de la lorgnette.
Aucune concertation n’est prévue avec les banlieues ou les départements limitrophes. Prendre les transports en commun aux portes de Paris, c’est une bonne idée. Mais où les banlieusards vont-ils parquer leurs voitures ?

Limiter la circulation, cela peut passer aussi par le télé travail. Ainsi Renault a proposé à ses cadres de travailler entre deux à quatre jours à domicile, depuis le 23 janvier 2007. Sur les 28.000 salariés concernés, plusieurs centaines ont accepté le principe.

Pourquoi ne pas développer les parking moto où les locations de moto à proximité des grandes gares ?
Le provincial qui aurait des rendez-vous dans la journée pourrait se rendre rapidement à ses obligations, sans avoir à prendre sa voiture.

La municipalité de Paris fait exactement le contraire en supprimant ces places de parking, omnubilée qu’elle est par tout ce qui a un moteur ! Apparemment, pour les élus écolos parisiens, tout déplacement ne peut se faire qu’en vélo ou en roller....

La prise de conscience de l’importance du réchauffement de la planète, en partie à cause de la circulation urbaine, ne pourra passer que par une sensibilisation individuelle et collective, pas par des mesures de contrainte.

On peut le voir, les problèmes de circulation dans les grandes villes doivent faire partie d’une reflexion et d’une prise de décision globale au niveau de la société. On sait bien que la flambée des prix de l’immobilier fait fuir les classes "laborieuses" dans la grande banlieue, maintenant au nom de la lutte contre la pollution on va leur interdire l’usage de leur moyen de locomotion individuel, sans pour autant proposer d’alternative valable...

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