De nouveaux panneaux annonçant une zone de contrôle de vitesse par radar automatique (fixe ou mobile) vont être progressivement installés, en remplacement des anciens hors agglomération, à partir de mars 2017. L’innovation, c’est que la limitation de vitesse dans la zone est indiquée sur le panneau.

Le ministère de l’Intérieur entend donner un gage de clarté aux conducteurs, et ce n’est pas anodin que cette annonce soit faite quelques mois avant les échéances électorales en France. On sait en effet, depuis 2011, que le sujet des panneaux des radars est politiquement sensible.

« Ce visuel permet de répondre à la demande des usagers qui souhaitent être mieux informés de la vitesse à respecter, explique la Sécurité routière. Les textes « pour votre sécurité, contrôles radars fréquents » ou encore « pour votre sécurité, contrôles automatiques » ont été supprimés dans un souci d’une meilleure appréhension immédiate du message, comme ont permis de le mettre en évidence des études menées avec des groupes d’usagers pour faire évoluer la signalisation des radars (études conduites avec l’institut TNS en septembre 2016) ».

Quid de la clarification des limitations de vitesse ?
En creux, cela signifie que les panneaux actuels informent mal les conducteurs. Mais, surtout, que ces derniers n’y comprennent pas grand chose aux limitations de vitesse, celles-ci ayant une fâcheuse tendance, sur certaines routes de France, à se succéder à grande vitesse... Ce problème, la Sécurité routière ne l’a pas résolu.

Autre objection : certes le panneau est plus clair, mais moins précis. Il n’indique pas si le conducteur va être confronté à un radar fixe, un mobile, voire un appareil de chantier ou même à un radar tronçon. Bref, ce n’est pas si clair que cela en a l’air...

L’apparition des radars leurres
Et ce le sera d’autant moins à l’avenir que le gouvernement annonce introduire le concept de radar « leurre ». Comme de coutume avec la Sécurité routière, un pas vers les usagers s’accompagne d’une mesure répressive...

Stimulation...
« L’objectif visé est de déplacer un radar autonome (ou radar de chantier) de façon aléatoire sur un parcours précis, de façon à stimuler en permanence la vigilance des usagers pour respecter les vitesses autorisées, explique la Sécurité routière. Les axes concernés sont des routes sans séparateur médian où sont constatés de nombreux accidents en raison d’une vitesse excessive ». Les itinéraires choisis, principalement des départementales, peuvent être de longueur variable, entre 5 et 80 kilomètres, voire plus, et traverser plusieurs départements.



Verdict : pas si clair !
Qu’on ne s’y trompe pas : avec ce nouveau panneautage des radars, la stratégie avancée par le ministère de l’Intérieur n’est pas de clarifier la signalisation pour le conducteur mais, au contraire, de rendre le plus flou possible la limite entre portion de route contrôlée et non contrôlée.

Les décideurs de la Sécurité routière espèrent ainsi que les conducteurs réduiront leur vitesse sur l’ensemble d’un trajet, par peur de subir toujours plus d’amendes. Une vision très pédagogique de la conduite...

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