Sur la piste : les autres et les champions

Pouvoir détailler des motos anciennes et classiques ou historiques de toutes époques, c’est bien, mais les voir évoluer en démonstration sur la piste, c’est encore mieux. Et là, de 9h à 19h chaque jour, il y en a eu pour tous les goûts. Durant deux jours, des centaines de motos réparties sur 11 catégories ont tourné sur la piste de Dijon-Prenois.

Les très vieilles motos, qu’il est si rare de voir rouler en France, n’étaient pas les moins spectaculaires. Quant aux deux catégories « moto de Grand Prix », soit 350 cm3 à 750 cm3 jusqu’à 1985 et 50 cm3 à 350 cm3 jusqu’à 1985, elle ne manquaient pas de pilotes de renom, parmi lesquels Giacomo Agostini, Ron Chandler, Phil Read, Jean-François Baldé, Guy Bertin, Carlos Lavado, Gianfranco Bonera. Pour les petites cylindrées 50 et 80 dont on parle toujours trop peu dans la presse moto : Patrick Plisson et Yves Letoumelin côtoyaient, entres autres, Jan de Vries et Henk Van Kessel.

Sur la piste, les sides

Constante dans tous les événements moto où ils ont droit de cité, les side-cars de compétition (catégorie K, 1936 à 1985) donnent, et de loin, le spectacle le plus impressionnant. Venus en nombre, les équipages ne sont généralement pas là seulement pour parader. Et même si la démonstration ne comporte ni chrono ni podium, le sport est au rendez-vous : ça roule très fort !

Attention les oreilles aussi, car les attelages propulsés par des flat-twins BMW sont de véritables marteaux-pilon à haute fréquence. Lorsque ces frelons passent en essaim, inutile de tenter de converser avec son voisin. Les attelages de tourisme et utilitaires roulaient dans les catégories tourisme afférant aux motos, les sides de course d’avant-guerre avec les motos de course des mêmes époques.

La monnaie de la pièce

Beaucoup d’exposants professionnels, cette année, pour la bourse d’échange avec de la vente de motos entières et souvent en parfait état de marche et de présentation. Beaucoup de pièces neuves de refabrication pour de nombreux modèles de motos des années 1930 à 1960, de la pièce pour la préparation course et, hélas, pas tant que ça de déballage de pièces d’occasion mais tout de même la possibilité de faire une trouvaille dans ce domaine de temps à autre.

Cela dit, en parcourant les stands des participants, il y avait aussi moyen de chiner et de trouver de quoi faire rouler sa bécane, voire d’en acheter une, plus ou moins en ordre de marche, de l’os rouillé au café racer « nickel-chrome », entre 200 et… plusieurs milliers d’euros.

Moto, culture et économie

Pour les amateurs de moto anciennes qui préfèrent voir du pays que tourner en rond dans le même enclos, « les Coupes » c’est aussi un rallye touristique qui emmène une belle troupe de motos anciennes à travers toute cette magnifique région très vallonnée qui entoure Dijon.

C’est qu’ici aussi, nous ne sommes guère loin des plus grand crus bourguignons comme ceux de Gevrey Chambertin, Nuit Saint Georges, Vosne-Romanée, Clos Vougeot et quelques autres à consommer avec modération. Guère loin non plus de nombreux sites historiques. Il suffit de se promener un peu, dans un rayon d’une centaine de kilomètres à la ronde du circuit, pour s’apercevoir que la richesse culturelle et géographique de la Bourgogne et de la Franche-Comté n’a pas échappé à de très nombreux motards.

L’impact économique de l’événement est loin d’être restreint au seul territoire de la ville de Dijon, ce même si nous avons constaté que des personnes travaillant dans un hôtel situé à 25 km ignoraient encore son existence ! Et alors même que, tous les ans, depuis que les Coupes ont quitté Montlhéry pour Dijon, leur établissement se remplit entièrement ce week-end-là grâce à elles...

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