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Paris, Mois de la photo : portraits de bikers

Aux USA, le photographe Philippe Vermès a fréquenté les rassemblements moto comme celui de Sturgis, et a tiré le portrait des bikers du cru. Le résultat est exceptionnel car Philippe a délaissé son 24x36 pour une chambre 4x5 pouces. À admirer à la Galerie Galerie W – 44, rue Lepic 75018. Dépêchez-vous car l’expo s’achève le 27 novembre.

Il restait quelques-uns de ces « polas » à Philippe Vermès, et il a fait bénéficier quelques heureux privilégiés du rituel, toujours émouvant, d’une véritable séance de photos à l’ancienne.

Enfants du Far West
Cette technique est très proche, pour ne pas dire identique, à celle des photographes itinérants qui officiaient sur les foires et les marchés d’Europe ou des USA jusque dans les années cinquante : appareil en bois (chambre 4 x 5 inches Gilles Faller) et toile tendue. C’est sans doute cet aspect presque désuet, et surtout la possibilité de partir avec sa photo réalisée par un pro, qui attira les bikers vers Philippe Vermès, lui facilitant le contact avec un type de motards américains pas toujours facile à approcher et encore moins à photographier.
« Ils voyaient bien que ce n’est pas là le type photo que l’on fait au hasard dans la rue », explique Philippe.
Les photos des bikers réalisées par Philippe Vermès ne sont pas sans rappeler celles des ancêtres, pas si lointains, des bikers. Les pionniers de l’Ouest américain, dont le fameux William Cody dit Buffalo Bill, les chercheurs d’or, les Indiens, les ouvriers des premiers chemins de fer et les premiers coureurs motocyclistes ne posèrent pas moins fièrement devant l’objectif des chambres en bois de photographes dont l’histoire n’a pas forcément retenu le nom.

L’esprit biker
Les photos de Philippe Vermès sont également le témoignage d’une époque. Né peu après la Seconde Guerre mondiale chez les GI démobilisés, l’esprit biker étasunien est un extraordinaire et paradoxal mélange d’anticonformisme et de conservatisme, d’individualisme forcené et de fraternité auquel il n’existe rien de comparable en Europe.
Avec la chambre de Philippe et ses superbes portraits, l’authenticité est au rendez-vous, et les connaisseurs retrouveront peut-être, de-ci de-là, des réminiscences du travail du photographe Danny Lyon, qui s’est lui aussi beaucoup intéressé à ce qui reste, même à l’intérieur du milieu motocycliste américain (du nord ), une population très marginale.

Pour finir, soulignons la très grande qualité des tirages noir & blanc sur cartoline baryté, réalisés grâce aux soins d’Eric Landau et Isabelle Euverte, propriétaires de la galerie W. Les tirages sont limités à 10 exemplaires et commencent à 300 €. Avis aux amateurs !

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