Le froid, mais pas le soleil, qui faisait de régulières apparitions dans un ciel terni de nuages, ce 8 février après-midi au-dessus de la capitale. Nuages qui planent sur l’avenir des motos et scooters, comme des automobiles et autres camions de livraison à moteur thermique, dont la mairie de Paris ne veut plus dans ses rues.

Il y a en qui ont du frémir à la vue de ces milliers de véhicules motorisés à deux roues, dont les propriétaires étaient venus exprimer leur refus d’une politique discriminatoire et sans fondement. Les élus au Conseil de Paris auront de la lecture, le lundi 9 février : ils découvriront le plan pour la qualité de l’air rédigé par l’équipe municipale, à la tête de laquelle se trouve l’adjoint au maire chargé des Transports, Christophe Najdovski (EELV).

Un plan qui prévoit l’interdiction de circulation pour les motos et scooters d’avant 2000, dès juillet 2016 ; et ensuite, une interdiction progressive des deux-roues à moteur, jusqu’à parvenir, en 2020, à l’arrêt de la circulation des véhicules d’avant 2015...

Discrimination sociale
Les motards l’ont bien compris, ce plan, qui a provoqué la stupéfaction dans la communauté, n’a aucun sens. Les expressions de discrimination sociale, mais aussi de fluidité de la circulation revenaient dans nombre de propos exprimés par les manifestants.

Solution pas pollution
« Les deux-roues à moteur sont une solution, pas une pollution », lisait-on sur la banderole déployée sur les grilles de l’Hôtel de ville de Paris par les militants de la FFMC-PPC, à l’arrivée de la manifestation, rue de Rivoli, devant des passants et touristes amusés par cette expression de colère plutôt joyeuse.

Alternative
« Les motos et les scooters constituent une alternative au tout automobile », expliquait Jean-Marc Belotti, coordinateur de la FFMC-PPC aux manifestants, mais aussi aux journalistes de la presse d’informations générales, nombreuse : BFMTV, Itélé, France 3, RTL avaient fait le déplacement. « L’amalgame entre moto et automobile montre une méconnaissance des réalités écologiques. Aucun 2RM ne fonctionne au diesel, doit-on le rappeler à la maire de Paris ? Leur contribution aux émissions de particules fines est infime. Par ailleurs, interdire arbitrairement les véhicules d’avant 2000 est une mesure anti-sociale. Les plus modestes sont touchés. »

De banlieue à Paris
Parmi les manifestants figuraient de nombreux banlieusards qui, au quotidien, qu’il fasse chaud ou froid, utilisent leur moto pour réaliser un trajet domicile-travail beaucoup plus vite que s’ils étaient en voiture. Donc en polluant moins. Un trajet impossible à mener dans les transports en commun, ou alors dans des durées d’une autre échelle, incompatible avec n’importe quelle vie professionnelle.

La Province à Paris
Remarquable, également, la présence de manifestants venus d’Ile-et-Vilaine, de Mayenne, de la région Centre, de celle du Nord, de Picardie et même du département du Var ! Conscients que, si demain, cette mesure était adoptée à Paris, elle ferait rapidement son apparition dans d’autres grandes villes de France, victimes de l’incapacité de nos élus locaux comme nationaux à gérer la démographie urbaine, depuis plusieurs décennies. Soulignons également les nombreux membres de la Fédération des Bikers de France (FBF), sur leurs customs de tous âges.

Restez attentifs !
« Nous vous demandons de rester attentifs, concluait Jean-Marc Belotti. Nous allons suivre les débats au Conseil de Paris, et nous devrions avoir rendez-vous la semaine prochaine avec Anne Hidalgo. Dès demain, 9 février à 9h, on se mobilise à nouveau, place du Châtelet à Paris, pour signaler notre présence, et notre colère, aux élus. Et s’il faut manifester à nouveau, nous le ferons ! » Restez connectés sur Motomag.com pour vivre ces jours de mobilisation des militants de la FFMC-PPC.

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