« Ce n’est pas une mauvaise idée », a déclaré Dominique Bussereau, secrétaire d’État aux Transports, à l’occasion, mardi 8 juin 2010, de l’ouverture du salon de la mobilité à Paris.
L’homme parlait du péage urbain. Une sorte de nouvel octroi dont le but, officiellement affirmé, serait de limiter l’entrée des véhicules dans les grandes agglomérations. Ainsi énoncé, cela sonnerait presque juste. Reste qu’un très grand nombre de personnes, faute de transports en communs correctement organisés, n’ont d’autre choix que d’utiliser un véhicule pour venir travailler en ville.

Discrimination sociale
Ce ne sont donc pas, le plus souvent, les personnes les plus rémunérées ou profiteuses de notre société qui seront une fois de plus pénalisées par cette mesure. Soit en devant se serrer encore plus la ceinture pour s’acquitter d’une nouvelle taxe, soit en vivant des contraintes pénibles, faute de pouvoir payer. Quant aux plus aisés, le devoir de s’alléger de quelques euros ne les empêchera jamais d’entrer en ville avec leur véhicule.
Au final, ce nouvel impôt peut s’assimiler à une véritable discrimination par l’argent. « Le gouvernement ne considère pas que c’est une mauvaise idée, sinon il aurait fait part de son opposition », a ajouté M. Bussereau.

Des mots et des débats
Un amendement permettant aux villes souhaitant instaurer un péage expérimental a été rejeté par l’Assemblée nationale après avoir été accepté au Sénat. Une commission mixte paritaire (Sénat–Assemblée) doit se réunir les 15 et 16 juin 2010 pour tâcher de mettre les deux chambres d’accord. Dominique Bussereau a aussi déclaré que cet amendement a été repoussé par une « majorité de conservatisme ». Peut-être s’agit-il seulement d’une majorité de réalisme qui sait qu’avant d’arriver à proscrire tous les véhicules des villes, il faudra inventer la vie qui va avec.

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