Le centre de Paris exclurait bientôt tous les véhicules transitant dans son périmètre. David Belliard (EELV), adjoint d’Anne Hidalgo (maire de Paris) nous dresse le tableau d’une zone apaisée, autrement nommée "Zone à Trafic Limité" (ZTL). Elle serait uniquement réservée aux piétons, cyclistes, professionnels et artisans, bus, taxis et riverains. Une consultation des citadins est en cours depuis le 12 mai dernier. Selon les résultats, les quatre premiers arrondissements et une partie des 5ème, 6ème et 7ème seront concernés dès 2022.


Vends ta moto et prends un navigo

Au quotidien, plus de la moitié des véhicules traversant Paris ne s’y arrêtent pas. Exclure lesdits véhicules du centre de la capitale favoriserait les "mobilités douces" et réduirait drastiquement la densité de circulation. Ainsi, la mobilité des piétons, des cyclistes et des bus serait facilitée, et les nuisances sonores réduites. Ce dispositif permettrait également de transformer la moitié des places de stationnement en espaces verts ou piétonniers.

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Dans le même temps, ces mesures suffiront-elles à désengorger le périphérique parisien et les transports en commun ? Si la majorité des véhicules qui traversent Paris n’y font pas de halte, n’y a-t-il pas d’explications à donner ? Enfin, où se situe la place du deux-roues motorisé dans ces plans de mobilité, solution pourtant pertinente à la fluidification du trafic ?

« Ce dispositif existe déjà en Europe, à Madrid, Rome ou Milan, et en France, à Lille ou à Nantes. » argumente David Belliard

L’exemple de Nantes n’est pourtant pas des plus pertinents : des parkings gratuits sont disposés à l’entrée de la ville, avec une jonction vers le centre-ville par tramway. Tout l’inverse de Paris, où aucune infrastructure de ce type n’existe. En outre, la densité de population entre l’Ile-de-France et la région nantaise n’est évidemment pas comparable...


Des contrôles et des petits commerces en danger

Si ces restrictions sont mises en place, les entrées du trafic routier seront limitées et les plans de circulations modifiés. Des postes de contrôles seront installés en périphérie des zones, délimitées par des marquages au sol et des panneaux de signalisation.

Quant aux petits commerçants, déjà sévèrement impactés par la crise sanitaire... « Nous veillerons à protéger les commerces de proximité et à lutter à contre la mono activité si nous constatons une hausse des baux commerciaux. » rassure David Belliard


La liberté de circuler à nouveau remise en cause

En 2022, il sera probablement proscrit d’éviter les bouchons du périphérique en traversant - et pas par plaisir - certains quartiers de Paris. Visiter un lieu historique en profitant des stationnements (payants ?) sera possiblement interdit. En outre, aurons-nous l’autorisation de garer notre deux-roues au sein d’une infrastructure périphérique dédiée, avant d’envisager une mobilité propre vers le centre-ville ? Sans doute, mais d’abord, il faudra changer de dimension au volant d’une DeLorean.

Sarcasmes mis à part : entre les ZFE, le stationnement payant des deux-roues motorisés et ces futures restrictions de circulations, qui s’étendront éventuellement à d’autres quartiers, villes et métropoles, nos gouvernants souhaitent-ils définitivement clouer notre liberté de circuler ?

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Source : leparisien.fr

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