Essai

Loin des exigeantes et radicales SMR et Superduke, ce trail routier, malgré ses gènes d’athlète, affiche une belle polyvalence qui a assuré à KTM une nouvelle clientèle et un franc succès. La SMT garde en ligne de mire les BMW R 1200 GS et Triumph 1050 Tiger, mais, sortie en 2009, elle se devait de faire face à un niveau d’exigence à la hausse. « Katé » apporte une première partie de réponse.

Certes, son esthétique n’évolue quasiment pas, si ce n’est les nouveaux coloris mats et le sigle en relief sur le réservoir. Mais on apprécie le système de freinage dorénavant doté d’un ABS développé en collaboration avec Bosch. Pour gérer les mini à-coups provoqués lors du déclenchement du système, les ingénieurs déclarent avoir revu les caractéristiques des suspensions. Côté moteur, chez la concurrence, le trail routier est souvent synonyme d’une mécanique certes gorgée de couple mais guère délurée.

La firme autrichienne prend à contre-pied cette caractéristique avec un bicylindre riche en sensations dès les plus bas régimes. Extrêmement réactif, il propulse équipage et chargement sans ciller sur toute la plage d’utilisation, de 3.000 à 9.000 tr/min. Revers de la médaille, cette fougue demande de la délicatesse avec la poignée de gaz pour être domptée, notamment à faible allure.

En selle, on trouve immédiatement ses marques, avec une position droite, des commandes naturellement placées et un poids contenu (218 kg avec les pleins) relativement aisé à gérer. De plus, son diamètre de braquage de BMX (4,80 m) permet de rebrousser chemin sur route étroite. Une facilité qui ne la met pas pour autant à la portée du premier venu en raison d’une hauteur de selle de 855 mm…

Côté suspensions, c’est du tout bon. Les éléments WP (anciennement White Power) la collent littéralement au sol, tout en distillant un velouté de fonctionnement très agréable. Mais c’est le nouveau freinage, auréolé d’un antiblocage, qui a surtout retenu notre attention. Son fonctionnement laisse au pilote une agréable marge de manœuvre avant de rentrer en action, et l’on sent à loisir le pneu travailler avant l’intervention de la centrale. Un point positif pour une machine aux forts accents sportifs. Notons pour finir que le V-twin à 75° n’est pas des plus sobres, sa consommation pouvant atteindre jusqu’à 8 litres quand le rythme s’accélère. Ce qui n’autorise alors qu’environ 200 kilomètres avant réserve.

Verdict. Deux cents euros, c’est le surcoût généré par l’adjonction de l’ABS. Autant dire que l’antiblocage KTM est actuellement le moins cher du marché, Kawasaki le facturant 600 euros et BMW 700 euros, par exemple. Quant au prix de la moto elle-même, 12.590 euros, il se situe dans la moyenne de la catégorie, une Triumph 1050 Tiger ABS se monnayant 12.390 euros et une BMW R 1200 GS 14.100 euros (sans ABS). Au final, cette SMT ABS ravira les voyageurs sportifs avec son moteur performant et sa partie-cycle sûre, même si elle souffre d’une protection moyenne pour sillonner l’Hexagone dans le confort. Outre ces jugements, cette KTM ne laisse jamais de marbre, et c’est là son principal atout.

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