Les motos et scooters dont la date de mise en circulation est antérieure à 2000 vont-ils être interdits à la circulation à Paris ? C’est l’un des souhaits de la mairie, évoqué dans un plan pour la qualité de l’air de grande ampleur, que Moto Magazine s’est procuré début janvier.

Le 27 janvier, à l’Hôtel de Ville, un « Comité deux-roues motorisé » a été organisé pour évoquer cette mesure avec les associations d’usagers. Jean-Marc Belotti, coordinateur de la Fédération française des motards en colère Paris-petite-couronne (FFMC PPC) y était. Il nous éclaire sur cette réunion et sur la suite des événements.

Quel était l’objet de cette réunion ?
Nous étions à la mairie de Paris pour participer à un Comité deux-roues motorisé. Beaucoup de représentants étaient là, comme le Conseil national des professions de l’automobile (CNPA) branche deux-roues, Toutes en moto, le fabricant de scooters Peugeot et la Fédération française de motocyclisme (FFM). Tous ont montré leur désaccord avec cette mesure, face à Christophe Najdovski, adjoint au maire chargé des Transports, mais aussi Julien Flageul, Monsieur moto de l’équipe municipale, et un représentant de la préfecture de police de Paris.

Quels sont les arguments de la mairie de Paris ?
C’est bien simple : la mairie de Paris n’a aucun argument valable pour décréter cette interdiction.

Après discussion avec Monsieur Najdovski, il a simplement justifié que les 2RM étaient inclus dans ce plan anti-pollution « par principe ». En d’autres termes, il inclut les 2RM par souci d’égalité avec les autres véhicules concernés (voitures d’avant 1996, camionnettes d’avant 1997, etc.). Tous les véhicules à moteur doivent être concernés, selon lui.

Pourtant, par rapport aux autres, motos et scooters contribuent à une fluidification du trafic dans les agglomérations, ne diffusent aucune particule fine (propre aux moteurs diesel et responsables de la pollution), et leur temps d’utilisation est réduit comparé à celui d’une automobile. Le 2RM devrait être vu comme un atout pour diminuer la pollution à Paris, et il n’en est rien.

Par ailleurs, les 2RM en circulation à Paris sont finalement peu nombreux, et ceux d’avant 2000 encore moins nombreux. Donc cette mesure n’aurait que très peu d’impact en terme d’efficacité écologique.

Le plan sera soumis au vote lors du Conseil de Paris du 9 février prochain, et pourrait être appliqué dès juillet 2015. A-t-il une chance de passer ?
Il y a une chance que ça passe, en effet. Les membres du Conseil de Paris pourraient donner leur accord parce que tout le monde veut lutter contre la pollution. Mais le dossier n’est pas assez étoffé.

Face à cette proposition, que va faire la FFMC-PPC ?
Dans un premier temps, nous allons interpeller Anne Hidalgo directement (Ndlr : l’édile s’était affichée comme amie des motardes, lors de la manifestation de Toutes en Moto en 2014, avant l’élection à la mairie de Paris).

Nous montrerons bien que ces mesures reprennent le plan que proposait son opposante, la candidate UMP à la mairie, Nathalie Kosciusko-Morizet. Ensuite, nous irons porter nos arguments auprès des mairies des villes limitrophes de la petite et de la grande couronne de Paris. Enfin, si le vœu émis par le Conseil de Paris venait à être défavorable aux usagers conducteurs de motos et scooters, nous envisagerons des actions, et notamment une manifestation de grande ampleur.

La lutte contre l’interdiction des 2RM d’avant 2000 dans la capitale est lancée. Prochaine étape : le vote du conseil de Paris le 9 février prochain. Restez connectés à Motomag.com !

Complément d’information

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