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En cas de pics de pollution, tous les engins deux-roues à moteur seraient interdits de circuler dans Paris. Le parc des 700.000 véhicules à deux roues d’Ile de France polluerait autant sinon plus que les 7 millions de voitures particulières !

« Le PPA permettra des mesures réglementaires destinées à restreindre l’essor important de l’usage des deux-roues motorisés en Ile-de-France (...) Le PPA doit permettre l’interdiction permanente des moteurs deux-temps. »

Conducteurs de deux-roues motorisés, vous n’êtes plus les bienvenus dans Paris... Ces deux phrases sont extraites d’une note diffusée aux membres du Conseil de Paris par le maire, Bertrand Delanoë, ce mardi 8 mars 2005. Le Conseil devait en effet formuler un avis sur le Plan de Protection de l’Atmosphère (ce fameux PPA cité plus haut), rédigé par la Direction Régionale de l’Environnement (DRIRE) de l’Ile-de-France, destiné à proposer des mesures pour améliorer la qualité de l’air.

C’est là que certains élus parisiens, Verts en tête, relayés par le maire lui-même, se sont acharnés sur les deux-roues motorisés, affichant de manière plus qu’inquiétante leur volonté de freiner l’essor de ce mode de transport, pourtant plébiscité par des Franciliens qui en ont ras-le-bol des embouteillages, en proposant des amendements dans lesquels l’interdiction des deux-roues est mentionnée.

« La ville de Paris réaffirme sa volonté de (...) pouvoir renforcer une sensibilisation des Franciliens à des modes de déplacements plus adaptés au milieu urbain dense que l’automobile individuelle : les transports en commun, la marche à pied, le vélo... », affirme la note signée par Delanoë. Des souhaits qui semblent tellement éloignés de la réalité des déplacements quotidiens de bien des Franciliens... Quelles solutions préconisent les élus parisiens ? « Restreindre l’essor important de l’usage des deux-roues motorisés en Ile-de-France », donc, avec des mesures « aussi bien permanentes que ponctuelles. » Les moteurs deux-temps sont les premiers visés, le Conseil de Paris demandant leur « interdiction permanente ».

Exit, ainsi, les Vespa PX si chers aux coursiers et aux titis parisiens. La municipalité, qui n’a plus de socialiste que le nom, veut nettoyer ses chaussées pour proposer à ses nouveaux administrés, ceux qui sont capables de s’offrir des logements dont le prix n’a cessé de croître pour atteindre des sommets inaccessibles aux classes populaires, un Paris propre et sain comme un rêve de haut fonctionnaire écologiste. Elle utilise pour se justifier des arguments hallucinants : « Selon des études, tant françaises que suisses, un deux-roues pollue entre 3 et 122 fois plus qu’une voiture », est-il écrit dans le commentaire du maire sur la présentation du PPA. De 3 à 122 fois plus, il y a une marge telle que l’argument ne tient pas !

Quelle est la place du 2-roues dans la politique de la Municipalité Delanoë ? Apparement aucune, puisque les deux-roues à moteur sont assimilés aux 4x4 et aux poids lourds et seraient carrèment interdits dans certains quartiers.

Un seul défenseur

« L’usage des deux roues motorisés participe à la décongestion des voies de circulation saturées », a vainement rappelé Georges Sarre, maire du 11e arrondissement et membre du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), lors de ce maudit Conseil de Paris. « Le temps d’émission de polluants d’un deux-roues motorisé est inférieur à celui d’une voiture en raison de sa facilité de circulation et de stationnement. Une directive européenne impose aux deux-roues commercialisés une réduction des émissions polluantes à un niveau, au plus, égal à celui des voitures. Nous ne voulons pas faire des usagers des 2RM des boucs émissaires. »

Car, il est plus facile, pour les élus de la majorité municipale, de focaliser l’attention sur ces engins, qui ne représentent somme toute que 3 % de la circulation francilienne, plutôt que sur les compagnies aériennes ou les entreprises d’entretien des chaudières des immeubles parisiens, qui sont des professionnels bien mieux organisés et aptes à répondre au courroux de Delanoë. Le PPA dit pourtant que la pollution par les avions et les émissions des chaudières en hiver s’avère particulièrement nocive. « En prenant de telles positions, la mairie de Paris fuit ses responsabilités », déplore Fabrice Vidal, coordinateur de la Fédération Française des Motards en Colère de Paris et Petite Couronne (FFMC-PPC). « En effet, elle n’anticipe pas sur les problèmes qui risquent de survenir si elle laisse se développer sans l’encadrer l’essor des 2RM. Par exemple, les infrastructures, telles les bandes blanches et passages piétons en peinture glissante, ne seront jamais adaptées et causeront des accidents. »

Après la consultation des élus de chaque ville de l’Ile-de-France, le PPA fera l’objet d’une enquête publique, lancée avant fin 2005 par la Préfecture de police de Paris, et la Préfecture de région. Les conducteurs de 2RM qui ont envie de faire entendre leur voix et défendre leur choix pourront donner leur avis à cette occasion. Ils ont aussi la possibilité de rejoindre la FFMC-PPC.

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