Pas besoin d’avoir de grandes connaissances motocyclistes pour constater au premier coup d’œil que la 650 Comet est à la Suzuki SV ce que le Tupolev fut au Concorde. Logique, puisque ce sont des ingénieurs ex-Suzuki qui ont conçu cette machine. L’assise du pilote est bonne, relativement basse, et le guidon assez large procure une position de conduite naturelle. Pour le confort, c’est autre chose : la selle, demeure trop mince pour satisfaire l’arrière-train. Dommage, car les suspensions effectuent un travail honnête. C’est d’ailleurs sa franchise rassurante dans les virages qui constitue l’un des points forts de cette moto. Une pointe de vitesse confirme que la sérénité ressentie dans le sinueux est complétée par une excellente tenue de cap et une stabilité étonnante. En outre, même si ce genre de considération n’est plus guère en odeur de sainteté, le tableau de bord qui dévie l’air permet de maintenir 160 km/h au compteur sans trop d’effort...

En parcourant le Lubéron par le chemin des écoliers, le constat est clair : la partie-cycle est à la hauteur des performances. Ce n’est pas le moteur qui va ternir l’ambiance. Il est plutôt souple, reprend correctement à partir de 2000 tr/min sur les quatre premiers rapports, et n’est pas avare de sensations passé les 6 000 tours. Il se montre en revanche moins vivant en dessous de ce seuil. La boîte de vitesses, mise à l’épreuve, ne se montre pas aussi coopérative que la partie-cycle. Aussi à haut régime n’est-il pas rare de louper une vitesse si l’on n’est pas assez volontaire du pied gauche. Après 300 kilomètres d’escapade, c’est finalement le seul reproche que l’on puisse lui faire, d’autant que le passage à la pompe s’avère plutôt économique.

À l’image de certaines automobiles asiatiques, cette moto souffre d’a priori aussi rapides qu’infondés. C’est en effet une bonne machine, vendue à un prix attractif. Souhaitons que la DIP, la société qui importe ces machines en France, assure une distribution et un suivi de l’après-vente à la hauteur de la qualité du produit. Quant aux Coréens,il leur suffira d’améliorer le fonctionnement de la boîte de vitesses, puisqu’en matière de finition, ils font désormais jeu égal avec la production japonaise.

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