Essai

Qui se rappelle de l’ancienne 750 Shadow ? Il faut dire que c’était un custom assez standard, plus trop dans l’air du temps de par ses codes stylistiques : chromes, roue avant de 19 pouces, etc. La voici remplacée par ce modèle au fort penchant bobber. Peinture noire (du mat au brillant en fonction des endroits), gros pneu avant « ballon », guidon « drag bar », massive fourche façon « Wide Glide » et « cul » qui traîne par terre comme les Cadillac des années 50, c’est net, cette version claque bien plus que l’ancienne !

Au guidon, c’est bras et jambes jetés en avant, dos arc-bouté au possible, mais le gabarit de la belle et sa selle hyperbasse (650 mm) permettent à chacun d’y trouver sa place.

Contact sous la cuisse gauche et le twin en V calé à 52° (le même qu’avant) s’ébroue dans une sympathique mélopée. En ville, l’angle de colonne ouvert (34°) et le poids (plus de 250 kg) ne facilitent pas les manœuvres, mais la souplesse très Honda du bloc est une bonne alliée pour compenser.

Sur la route, les 45 chevaux sont suffisants pour « cruiser », voire pour effectuer un dépassement. Et l’on se fait plaisir à moduler le régime, le moteur répondant toujours présent malgré une puissance et un couple modestes. La transmission, elle, se montre douce, précise et exempte d’à-coups et autres « clonck » sonores.

En fait, le point noir de cette moto, ce sont ses amortisseurs arrière, vraiment trop souples et entachant sérieusement la précision dès que la route se fait moins lisse... Une seule solution, réduire l’allure et se laisser aller au rythme du bicylindre, le nez en l’air, aux aguets des senteurs printanières...

Verdict.
Vendue 8 690 € (soit 2 100 € de plus que l’ancien modèle), cette « C2B » n’est pas donnée. Pour quelques euros de moins (8 595 €), on peut s’offrir le « mythe » Harley-Davidson dans la gamme des Sportster 883 avec un « Iron » ou un « Roadster ». Difficile, donc, pour cette Shadow, de se faire une place au soleil... de Californie ou de France !

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