Essai

Par sa simplicité, cette version roadster arrive à se distinguer du scooter et du trail dont il partage la plateforme : phare aux formes bio surmonté d’un mini saute-vent, cintre plat tombant bien dans les pognes, selle à deux étages accessible (790 mm) et faux réservoir dissimulant un véritable coffre contenant un casque intégral (XL)… la discrète « S » reste harmonieuse, si ce n’est son feu arrière en forme de tomate exagérément déporté et des soudures de cadre étalées au couteau de plâtrier.

Lancée dans le trafic parisien, la digne héritière de la CB 500 se fait de suite docile. Aidée par un faible rayon de braquage et un centre gravité placé bas, elle fait vite oublier son poids : 214 kg tous pleins faits (pesée par nos soins), les 14,1 litres du réservoir d’essence se situant sous l’assise.

Une partie-cycle de qualité

Quelques centaines de kilomètres d’autoroute en direction des Alpes suffisent pour constater l’étonnant confort de la selle, l’absence évidente de protection, la position idéale mais aussi l’appétit de moineau de ce nouveau moteur : 4,2 litres maxi, 3,9 litres mini. Au pied du lac d’Annecy, à l’occasion du rallye des Cols (voir notre reportage), la 700 S poursuit sa démonstration de facilité.

Malgré son placement « entrée de gamme » et son statut de moto low-cost, la partie-cycle se montre imperturbable : les virages se négocient avec une étonnante facilité sans que le travail des suspensions ne soit perturbé (réglable en précontrainte uniquement à l’arrière). Même la garde au sol nous est apparue suffisante dans les enchaînements serrés.

Le freinage couplé (à la pédale) + ABS de notre version d’essai se fait très rassurant sur sol mouillé et endurant dans les descentes de cols, malgré l’unique disque avant. Bref, un jouet facile à emmener mais qui nécessite un mode d’emploi particulier quant à l’utilisation de son moteur. Le bicylindre de 670 cm3 incliné à 62 ° fait en effet payer sa faible conso par un manque d’allonge évident.

Certes, il y a assez de couple pour se propulser gaiement et les petites vibrations « twinesques » ne sont pas dénuées de fun, mais la faible plage d’utilisation (de 4.750 aux 6.250 tours de la zone rouge) impose une sollicitation constante de la boîte 6 vitesses et prive des envolées lyriques que pouvait offrir un 500 CB à l’époque ou un Kawasaki ER-6 aujourd’hui. Les sportifs trouveront cela frustrant, les débutants rassurant, et ceux qui aiment enrouler sur le couple presque amusant.

Verdict. Vendue 5.990  € (avec C-ABS), cette « S » frappe fort côté bourse. Pas au rabais pour autant, elle propose une partie-cycle efficace, un confort de bon aloi et un génial espace de rangement. L’arrivée de la version à boîte « automatique » (DCT), en juin, devrait même effacer le passage intempestif des rapports. Alors, prise pour ce qu’elle est, à savoir une moto simple et efficace, la NC 700 S devrait satisfaire son public.

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