Essai

En vidéo

Longtemps seule sur le segment des « super-GT » à proposer un tel comportement dynamique, la Goldwing devait réagir face à une concurrence (surtout BMW) de plus en plus acharnée. La Gold a été pensée pour les usagers américains, c’est leurs remarques qui ont conduit Honda à améliorer la machine.

Cinq points ont constitué la feuille de route des ingénieurs : le confort du passager, l’espace de rangement, l’électronique, la sono et le design. Résultat : le passager bénéficie d’une selle et d’extracteurs d’air arrière retravaillés, le volume des valises a été augmenté (150 litres), un nouveau GPS à écran élargi, plus précis et aux trajets exportables via Internet voit le jour, un nouveau système audio s’installe à bord et, enfin, la ligne se fait plus harmonieuse (nouveaux boucliers argentés, dessin plus fluide des plastiques centraux).

Mais les Européens et en particulier les Français, premiers consommateurs de Goldwing après les États-Unis, qui rêvaient d’un tableau de bord simplifié (55 boutons !) ou d’une bulle à commande électrique devront patienter…

À peine assis, le confort impressionnant de la selle en cuir se rappelle à nos fessiers. La marche arrière électrique permet de s’extirper facilement du parking et « vroufff », le flat-6 prend le relais dans un souffle puissant et feutré. La noble mécanique qui développe 119 ch semble ne jamais s’épuiser, malgré une boîte 5 vitesses un brin lente et bruyante.

Sur le dernier rapport, profitant du cruise-control, on s’extasie encore sur la stabilité de la machine. Filant naturellement à des vitesses « sonic », cette GT premium semble imperturbable et filtre sereinement le relief du tarmac grâce à un amortisseur arrière réglable électriquement en précharge. Notons aussi que le train avant (joints spi) a été modifié.

Les 318 virages serrés, sur 11 miles, de « La Queue du dragon », une des routes les plus viroleuses des USA, ne troubleront pas la tenue de cap de la Goldwing. Imperturbable sur l’angle, elle est néanmoins bridée par une garde au sol réduite dans les courbes rapides et les épingles. Notamment à cause des impressionnants pare-carters qui viennent vite en contact avec la chaussée.

Côté freinage, l’ensemble double disque ventilé à étriers 3 pistons ABS-CBS, couplé au levier mais pas au pied, ne sont pas de trop pour ralentir les 400 kg de la moto. Le centre de gravité, extrêmement bas, permet de limiter les transferts de masse : heureux pour le passager, qui ne trouvera actuellement aucune moto plus encline à le choyer.

Verdict. Sans chambouler ses excellentes prestations de GT (moteur élastique, confort automobilistique) ce nouveau millésime contentera un peu plus les amateurs de services embarqués (GPS/iPod). Gageons que la prochaine évolution sera plus notable et prendra davantage en compte les attentes européennes ; à savoir une meilleure garde au sol et un tableau de bord enfin simplifié.

Publicité
Infos en plus