Une fois encaissé le premier choc visuel provoqué par la partie avant de la machine, l’œil se dirige vers le magnifique monobras arrière et découvre la courroie de transmission. Elle offre un gain en matière de silence, d’entretien et de propreté. Juché à 780 mm du sol, le conducteur bénéficie d’une hauteur de selle raisonnable. Le guidon curieusement cintré vers l’avant procure une bonne position, sauf pour les conducteurs de petite taille qui pourront cependant le régler plus en arrière.

Dès les premiers tours de roues, l’extrême vivacité du train avant déroute, mais cette caractéristique va vite devenir un jeu. La 650 CS s’inscrit dans les courbes avec une insolente facilité. La garde au sol permet beaucoup de fantaisies avant de trouver sa limite. La vivacité directionnelle n’exclut pas la rigueur et le travail des suspensions, non réglables, s’avère efficace. Les bosses piégeuses peuvent surgir en pleine courbe sans perturber la trajectoire ; même si l’arrière assez dur transmet plutôt fermement les imperfections du revêtement. Sur les routes qui serpentent le long de la côte normande, le moteur puissant, plus de 50 chevaux, grimpe allégrement dans les tours. Coupleux et vif, il affirme un vrai caractère de monocylindre. Mais le bouilleur est inexploitable sur les deux derniers rapports sous la barre des 2 500 tours/min. Malgré l’injection électronique, il ne commence vraiment à s’exprimer qu’à partir de 4 000 tours. Bluffant, ce petit mono ! la base Rotax retravaillée à Berlin au niveau de la culasse grimpe vivement dans les tours jusqu’à la limite de la zone... jaune (décidément anticonformiste la Scarver...) ! En revanche, les rétroviseurs offrent une vision brouillée en raison de vibrations omniprésentes. Dommage, car leur écartement est parfait.

Pour goûter rapidement au charme des petites départementales, il faut souvent sacrifier à l’épreuve des voies rapides. Surprise, le saute-vent, est plutôt efficace pour la tête, mais il ne protège pas les épaules et les infimes mouvements des bras influent sur la direction hypersensible. La tenue de cap à haute vitesse est sécurisante, mais les remous d’air déplacés pas les poids lourds rendent la direction frétillante. Lors de ces longues étapes soporifiques, le confort est au rendez-vous. La selle bien dessinée, ni trop ferme ni trop dure, compense la rigueur de l’amortisseur arrière. A vitesse soutenue, la petite mutante bleue se révèle très sobre, environ 5 l/100 km. Les étapes de près de 250 km sont envisageables avant que le voyant de réserve ne s’allume.

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