Après le brassard, serait-ce aussi la fin de l’éthylotest obligatoire ? C’est en tout cas le sujet premier que va traiter la commission « alcool, vitesse et stupéfiant » du nouveau CNSR, le mercredi 9 janvier. Car depuis (et même avant) son obligation, mise en place en juillet 2012, l’éthylotest a mauvaise presse.

Un éthylotest, pourquoi ?
Le gouvernement de l’ancien Président, Nicolas Sarkozy, a voulu mettre en place cette mesure pour lutter contre l’une des causes principales des accidents de la route : l’alcool. Depuis le 1er juillet 2012, tous les automobilistes ont pour obligation de détenir un éthylotest aux normes dans leur véhicule. Le but : permettre aux usagers de la route de s’auto-contrôler avant de prendre le volant et peut-être de renoncer à reprendre le volant. Mais l’éthylotest se fait attaquer de toute part.

Fiabilité
Dernièrement, un comparatif d’éthylotests publié par l’UFC-Que Choisir, fin décembre, démontrait que la moitié des 12 dispositifs testés n’étaient pas fiables, dont 5 « à éviter absolument ». Ces derniers indiquaient que le conducteur pouvait prendre le volant, alors que ce n’était pas le cas. À savoir qu’ils ont été testés à une température de -5 °, ce que l’on peut facilement constater dans la boite à gants ou dans le coffre d’une moto en hiver. À cette température, le mélange de l’éthylotest devient inactif.

Lobbying
La création de cette mesure sentait déjà mauvais. Moto Magazine, dans son dossier du mois de juin 2012, démontrait par A + B que l’éthylotest obligatoire résultait d’un lobbying exercé par les fabricants d’éthylotests eux-mêmes (voir notre article : « une mesure née d’un lobbying acharné »)

Un gadget selon les associations
Même les associations de défense des usagers de la route s’entendent sur l’inutilité du dispositif. Toutes s’accordent à dire que l’éthylotest n’est qu’un gadget. La FFMC d’abord qui, en juin 2012, rappelait l’inutilité de cette mesure ( voir : « Éthylotest obligatoire : un gadget selon la FFMC »). Mieux encore, ce terme de « gadget » est repris par Chantal Perrichon, de la Ligue contre la violence routière, pour qualifier cette mesure.

Vers la fin ?
La question sera donc posée sur le bureau de la commission « alcool, vitesse et stupéfiant » mais Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur, et Armand Jung, président du CNSR (Conseil national de sécurité routière), ont déjà donné des signes encourageants, lors d’une conférence de presse le 27 novembre dernier. D’un côté M. Valls avait déclaré : « Aucune décision n’est encore prise, mais je veux être certain que l’utilité de l’éthylotest soit vraiment avérée ».

Selon lemonde.fr, le président du CNSR ne semble pas convaincu non plus : « Les spécialistes constatent qu’il y a très peu d’accidents corporels ou mortels liés à un taux d’alcoolémie inférieur à 0,5 g. » En outre, « il est très difficile d’avoir un degré zéro d’alcool », précise-t-il. « Il suffit d’avoir mangé des fruits ou bu certains sirops pour être positif. »

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