Dekra persiste à arranger les chiffres d’accidents dans le seul but de tromper les eurodéputés et les médias. Lundi 15 octobre, la FFMC a mené une nouvelle opération coup de poing contre Dekra. Vidéo !
Suite aux protestations des motards et automobilistes qui dénoncent le lobbying de Dekra auprès de la Commission européenne, l’entreprise persiste à arranger les chiffres d’accidents dans le seul but de tromper les eurodéputés et les médias.
Le 15 octobre 2012, la société leader du contrôle technique en Europe organisait une conférence-débat intitulée « Rapport sur la sécurité routière 2012 - l’usager et la technique ». Un discours était prononcé par Mr Siim Kalas, vice-président de la Commission européenne, commissaire aux Transports, en présence de M Winfried Hermann, ministre des transports et de l’Infrastructure du Land de Bade-Wurtmeberg (Allemagne) et le Dr Diter Koch, vice-président de la commission des Transports et du Tourisme du Parlement européen. Bel exemple de collusion entre élus politiques et le groupe Dekra-Automotive…
La FFMC a marqué le coup en verrouillant les portes de son siège social français, à Trappes (78)
Rappel des faits
Par un lobbying intense auprès des la Commission européenne, le groupe Dekra-Automotive obtient d’augmenter la fréquence des contrôles techniques (CT) pour les autos. Dekra cherche surtout à convaincre la Commission d’imposer un CT des deux-roues motorisés (2RM) dans les pays de l’Union européenne où ce n’est pas encore le cas. Pour précision, rien que pour les 2RM, le marché est estimé à 1,5 milliards d’euros par an.
L’argument avancé est bien entendu que le CT réduit le nombre de tués sur les routes. Et pourtant, l’affirmation est fausse ! Les associations de motards (Fema et FFMC), opposées à des contrôles obligatoires, rappellent que, selon l’étude Maids, seuls 0,3 % des accidents de moto sont directement imputables à une défaillance technique. Pour être précis, l’étude, conduite par des scientifiques de cinq pays (dont la France), a établi que les problèmes techniques contributifs d’un accident sont répartis en trois catégories : 1. Cause primaire d’accident : 0,3 % 2. Facteurs secondaires d’accident : 1,6 % 3. Autres facteurs : 5,1 %
La cause primaire est l’élément qui a déclenché l’accident, suivie de trois facteurs secondaires qui ont contribué de manière significative à l’accident, suivis enfin d’autres facteurs contributifs de troisième ordre, ayant participé à la dynamique de l’accident mais de façon marginale (voir chapitre 4, page 17 de l’étude Maids, en lien).
C’est sur ces facteurs de troisième ordre, représentant 5,1 %, que Dekra justifie la nécessité d’un CT pour les 2RM, alors que toutes les études des assureurs et des spécialistes en sécurité routière démontrent que la majorité des accidents mortels dont sont victimes les motards est imputable à des facteurs humains, notamment car les automobilistes n’intègrent que rarement la présence de 2RM dans leur environnement de conduite. Rien à voir avec l’état de leur véhicule !
La Fema, la FFMC, le professeur Got et l’ONISR !
Une analyse que partage l’accidentologue Claude Got, cité dans un article de Rafaël Rivais dans Le Monde daté du 24 septembre 2012 : « Ce qui fait la différence, c’est l’amélioration technique des véhicules neufs, alors que le contrôle technique n’a pas prouvé son efficacité, dit-il. Une étude norvégienne conduite tous les deux ans sur deux groupes de voitures a montré que leur accidentalité est la même, qu’elles aient eu un contrôle technique ou pas. » Claude Got confirme que les problèmes techniques ne représentent qu’un faible « pourcentage de la mortalité ».
L’étude norvégienne évoquée par le Pr Got, réalisée par Peter Christensen et Rune Elvik (spécialistes reconnus en sécurité routière) sur l’incidence des contrôles techniques périodiques des véhicules sur la sécurité routière, établit en effet « qu’il n’a pas été observé de baisse du taux d’accidents après la mise en place des inspections, quelles que soient les catégories de véhicules ».
Conclusions confirmées, en France, par l’Observatoire national interministériel de sécurité routière (ONISR) qui écrit : « S’il semble difficile de revenir sur cette mesure (les CT des autos, ndlr) qui est encadrée par une directive européenne, il n’apparaît pas opportun d’amplifier le contrôle technique en raccourcissant à deux ans le premier contrôle (après mise en circulation, ndlr) comme le font certains pays, ni d’étendre la mesure aux motocyclettes. »
La FFMC alerte les élus et les fonctionnaires européens. Leur mission est de garantir les droits et les libertés des usagers et non les profits d’une entreprise à la recherche de nouveaux « clients », fut-elle autoproclamée championne de sécurité routière...