Difficile d’y croire, et pourtant... À Cagnes-sur-mer, les cyclistes passent désormais sous l’œil du viseur des radars mobiles. Sur une portion de la piste qui longe le front de mer, la vitesse est limitée à 10 km/h. En cause, l’étroitesse de la piste qui rend la circulation parfois difficile.

Louis Nègre, le maire, a donc décidé de contrôler leur vitesse. De la prévention, la police municipale passera rapidement à la verbalisation. Facture du délit : 35 euros.

Après les voitures, les poids-lourds et les motos, les vélos seraient-ils la prochaine cible des autorités ? Dans ce sujet tourné par France 3 Côte-d’Azur, le maire UMP de la ville enfonce le clou : « J’ai pas envie qu’on amène des fleurs au cimetière, le jour où un cycliste lourd aura fait exploser un petit ou une personne âgée. » Stigmatisation quand tu nous tiens...

Amusant aussi lorsque l’on sait que ce sénateur est également membre du Groupement des Autorités Responsables des Transports (Gart). « Le développement des transports publics, le changement des comportements pour faire reculer l’usage de l’automobile, la promotion des nouvelles formes de mobilité plus respectueuses de l’environnement, sont les principales motivations de l’action du Gart depuis plus de trente ans », peut-on lire sur le site officiel du groupement. Verbaliser les cyclistes est en effet un atout indéniable pour les inciter à laisser la voiture au parking...

Instaurer une limitation de vitesse, par arrêté municipal, est parfaitement légal. On peut toutefois se poser la question de savoir si les radars mobiles utilisés sont bel et bien adaptés au contrôle la vitesse d’un vélo.

Un véritable piège pour les cyclistes. Très peu de bicyclettes sont équipées d’un système capable de mesurer la vitesse. Difficile pour les adeptes de la petite reine de savoir à quelle vitesse précise ils roulent et s’ils sont « hors-la-loi ». Le police municipale voudra-t-elle l’entendre ?

Comble de l’absurde, pour éviter la verbalisation, certains cyclistes ont décidé d’emprunter la route qui, elle, est limitée à 50 km/h. À quand une limitation de vitesse sur les trottoirs qui, dans les agglomération, peuvent également être redoutables ?

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