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Continental Circus : Findlay et Nanou Continental Circus : Bill Ivy 1969 Continental Circus : Jack Findlay Le Continental Circus : une oeuvre majeure sur les GP

Nanou, la compagne française de Jack Findlay que l’on rencontre dans le film, est née en 1928. Après avoir vécu pendant près de 7 ans avec Jacques Insermini, un pilote français, elle rencontre Jack Findlay en 1961 : il venait de chuter à Clermont-Ferrand et le médecin du circuit cherchait un interprète. C’est un peu comme ça qu’elle est devenue celui du paddock.
Mais elle ne s’est pas spécialement intéressée à Jack sur le moment. C’est plus tard qu’ils se sont retrouvés ensemble. Insermini songeait à arrêter sa carrière, elle avait pris goût au Continental Circus : elle ne se voyait pas redevenir sédentaire, elle a suivi Jack et est restée plus de 15 ans avec lui !

Passion dévorante
Lors d’une interview donnée en 2004 à Jacques Bussillet, Nanou parle du film :
« Moi, j’aimais cette vie libre et vagabonde, j’étais amoureuse des paddocks, de ce truc indéfinissable qu’était le Continental Circus. Je me moquais des propositions, je respectais Jack, mais nous n’avons jamais parlé ensemble de cette passion qui m’animait. Peut-être s’en rendait-il compte, et pourtant on ne peut pas dire que j’étais plus attachée au Continental qu’à lui. C’est paradoxal, car à la sortie du film Continental Circus en 1972, notre couple était mythifié alors que nous commencions à parler de séparation. Je n’aime pas ce film. Le projet initial, c’était de montrer un vice-champion du monde.

Le film a été tourné la mauvaise année : Jack Findlay était autre chose que ce pilote toujours par terre. Il aurait fallu pouvoir dire pourquoi il tombe, pourquoi les casses s’accumulent. On m’a souvent dit que je lui ai volé la vedette, c’est aussi pourquoi je n’aime pas ce film. Mais je dois dire que j’adorais la musique. Dans le film, je suis provocatrice. J’en ai entendu parler de mes shorts, de mes seins, de mes perruques, de mes bottines. Je voulais mettre un peu d’animation dans le paddock, et j’avais ma réputation de Française à soutenir !...

Dangers et blessures, les courses étaient violentes, beaucoup de pilotes se tuaient. Nous vivions dans cette atmosphère de liberté et de plaisirs éphémères. J’ai parfois eu la sensation que le rêve de Jack serait de mourir en course... J’étais tellement impliquée dans sa vie que cette idée était probablement fausse.
Cet homme avait un courage hors du commun, mais ce courage l’emmenait dans des situations de danger où il aurait encore plus besoin de l’exprimer. Une sorte de cercle vicieux. Jack était très discret, même à moi il parlait peu.

Il vivait avec des choses à lui, mais son amour de la moto et son plaisir de rouler étaient si forts... Jack était un idéaliste, méticuleux, perfectionniste, donc toujours insatisfait de ses propres résultats. Fin d’une vie de rêve, la séparation d’avec Jack a été dure. Il fallait que j’aie ma liberté. Ce que je vais dire va surprendre, mais je ne me voyais pas avec lui hors des circuits. »

Nanou vit sur la Côte d’Azur, aveugle et seule, elle ne se plaint jamais. Par ces quelques lignes j’aimerais que pour un instant on se souvienne d’elle.

Émotions garanties
Film mythique pour les motards de ma génération, en le visionnant aujourd’hui il me procure encore des sentiments contradictoires : bonheur et peine, sourire et larmes.
Frissons de plaisir en entendant le bruit magique de la MV d’Agostini qui résonne dans l’air du fabuleux circuit de Spa. Mais également tristesse de revoir le visage de certains pilotes, comme Bill Ivy qui se tua au guidon de sa Java 350 V4 le 12 juillet 1969, sur le circuit Karl Marx Stadt en ex RDA et dont on peut voir les obsèques dans le film et l’hommage rendu par les pilotes sur la grille de départ.
Tristesse également de revoir, au début du film, ce visage d’ange blond qu’était Santiago Herrero, qui s’est tué une année après le tournage du film sur le circuit de l’Ile de Man.

Ce n’est pas faire preuve de morbidité déplacée que d’insister sur ces disparus, c’est montrer aux jeunes générations qu’à cette époque, quand un pilote prenait le départ d’une course, au bout il pouvait y avoir la victoire ou la mort.

N’oublions pas tous ces hommes qui ont donné leur vie pour assouvir leur passion.

Crédit photos : François Beau

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