Chez Zero, la firme de Nagoya, point de grande série, c’est du construit à la main, en prenant le temps de peaufiner le produit. Et quelle gueule que cette Type 5 ! Rien, vraiment rien ne ressemble à cette vision japonaise du custom.

Pneus surprise
Quelle machine pourrait rivaliser, en effet, avec cette silhouette aussi épurée qu’harmonieuse ? À défaut de plaire à tout le monde, la Zero ne laisse personne indifférent. Longue, basse, fine... Une vraie féline ! Le moteur en V calé à 45° et le cadre rigide, la selle à suspensions et les gros gommards, tout participe au style inimitable de ce chopper nippon.
Bon d’accord, elle est belle, mais à son guidon, on se sent comment ? Premier constat, avec sa selle à 685 mm du sol, la Zero s’adresse à tous et toutes. Et elle est plutôt confortable. Allez, calé en position custom, ça y est, on démarre.
Et là, surprise, et de taille, les pneus carrés. Les premiers mètres sont pour le moins déroutants... au sens propre comme au figuré ! Difficile de garder le cap avec une machine qui louvoie d’un angle à l’autre, comme si les pneus étaient usés sur la bande centrale. Le remède : porter le regard très loin et compenser avec délicatesse au guidon. Tout un art, donc, que l’on ne tarde cependant pas à maîtriser.
La Zero est un custom, et comme tous les membres de cette belle famille, sa garde au sol est considérablement réduite, voire inexistante. Les virages sont donc à négocier avec réserve. Côté freinage, en revanche, rien à dire. Un disque à l’avant, un à l’arrière... C’est ce dernier d’ailleurs qu’il faut privilégier longueur de la moto oblige.

Liaisons heureuses
En route, on met peu de temps à comprendre qu’une bonne lecture du bitume est nécessaire pour profiter de la bête. Bouches d’égout, défauts de revêtement et, a fortiori, nids-de-poule et dos d’âne sont à éviter sous peine d’en ressentir les malheureuses conséquences de bas en haut du dos. Eh oui, le cadre rigide prélève son dû. Mais une fois ces recommandations intégrées, chevaucher la Zero est loin d’être inconfortable, grâce à la selle à ressorts et aux pneus ballons qui, pour le coup, jouent un rôle de « coussins » fort bienvenu.
Pour ce « samouraï », c’est un moteur Harley-Davidson qui a été choisi par les Nippons, un « Evolution », toujours disponible chez HD au service pièces détachées. C’est dire à quel point ce moteur est intimement lié à la « Kustom Kulture », qui compte de plus en plus d’adeptes à travers le monde. Et quel plaisir ! Voilà un moteur qui « respire » enfin dès les plus bas régimes et n’hésite pas à prendre de l’ampleur. Un véritable ode à la liberté ! C’est l’avantage ô combien précieux de ces machines de petite production.
En outre, l’architecture particulière de l’ensemble moteur-boîte de vitesses apporte un cachet indéniable à cette mante religieuse sur roue. La forme du V permet au cadre de suivre les culasses au plus près, et la transmission primaire, sur la gauche, souligne le côté « grosse machinerie » du « Big Twin Evolution ».

Verdict
Pourrait-on imaginer autre moteur sur cette machine ? Impossible ! Caractère unique, musicalité unique, style unique, pour des machines… uniques !
C’est d’ailleurs pour cela que tous les « builders » de customs et de choppers se fournissent chez les constructeurs de twins (HD, S & S, Revtech, etc.).
Reste le tarif... Dans le monde à part du custom extrême, 25.000 € n’est pas si cher. Pour comparaison, une Saxon peut aller chercher dans les 40.000 €...
Alors, si un jour, blasé et revenu de tout, vous décidez de passer du côté obscur du custom, évitez la faute de goût et orientez votre choix sur un engin « monté » avec un bon gros twin et, si possible, pas trop moderne de conception. Question de charme…

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