Dans les Côtes-d’Armor (22), près de Saint-Brieuc, un groupe de cyclistes aurait par trois fois, le 4 décembre, déclenché un radar automatique sur une portion limitée à 70 km/h. L’anecdote a été contée, par l’un de ces dangereux délinquants routiers, au quotidien Ouest-France. Pour lui, il y a eu dysfonctionnement du radar. Les autorités réfutent.

Au premier abord, on pourrait croire à un poisson d’avril. Mais ça colle pas, on est en décembre. On suppose alors que le journaliste de Ouest-France qui rapporte l’information s’est laissé abuser par un témoignage farfelu. Mais non, puisqu’il faisait lui-même partie du groupe de cyclistes flashés.

Tous les radars du départements vérifiés
« C’était une belle matinée, raconte-t-il. L’un des meilleurs coureurs bretons emmenait notre joyeuse troupe sur les routes autour de Saint-Brieuc. Au retour, nous foncions vent dans le dos, accroché à la roue de cette jeunesse triomphante. » Et c’est à ce moment que la vingtaine de passionnés de la petite reine ont eu la surprise de voir le radar se déclencher, trois fois de suite.

Le premier flash a eu lieu au passage d’un « des meilleurs coureurs bretons [qui] emmenait [la] joyeuse troupe ». Un cycliste bien entraîné peut, certes, dépasser sans problème les 70 km/h en descente. Mais tous ceux qui participaient à cette balade sportive, selon le journaliste, n’en avaient pas les capacités. Et comme aucune voiture ne les a dépassés au moment des faits, il conclut que le « radar a dysfonctionné ».

Cette affaire insolite est remontée jusqu’au procureur de la République de Rennes, Thierry Pocquet du Haut-Jussé. Hier jeudi, il précisait que « les officiers de police du centre de traitement de Rennes ont vérifié tous les clichés pris le 4 décembre par ce radar et plus généralement par ceux du département des Côtes-d’Armor, et sur aucun ne figurent des cyclistes ».

« On affirme n’importe quoi à propos des radars »
Outre que le journaliste aurait « nettement présumé de ses performances », le procureur le soupçonne simplement d’avoir trouvé un sujet pour « vendre du papier » : « J’ai le sentiment qu’en matière de radar automatique, on peut se permettre d’affirmer n’importe quoi et cela fera toujours recette », estime-t-il. Quant à notre confrère, cité par Europe 1, il réaffirme son témoignage : « Il n’y a pas de doute, on est une quinzaine à avoir vu ces flashes alors qu’on était à maximum 50 km/h. »

Une anecdote rigolote qui nous rappelle tout de même que les autorités ont du mal à reconnaître les erreurs liées au traitement automatique des infractions à la vitesse. Comme en 2007, quand le magazine Auto-Plus avait révélé le mauvais réglage de centaines de radars, entraînant la potentielle verbalisation à tort de milliers d’usagers de la route (voir liens ci-dessous). Le ministère de l’intérieur avait d’abord nié, avant d’admettre du bout des lèvres que l’erreur était possible.

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