Suzuki n’a pas fait débauche de technologie, le châssis et la carrosserie étant, à peu de choses près, identiques à ceux de la 650 "à air". La nouveauté vient du moteur avec l’adoption du refroidissement liquide, de l’injection et bien sûr du pot catalytique pour répondre aux normes Euro 3.

A l’arrêt la sonorité du moteur "liquide" est discrète ! Dans les tours le feulement caractéristique a été préservé. La partie-cycle n’a point changé, mais lors des manœuvres à l’arrêt, ses 243 kg tous pleins faits demandent une certaine attention. De plus il faut mesurer 1,70 m pour poser les pieds à plat au sol. Cet embonpoint disparaît toutefois dès les premiers tours de roues ; et la position de conduite idéale, le comportement feutré de la mécanique et la douceur de l’embrayage hydraulique, finissent par rassurer ; même lors des demi-tours serrés.

Le frein avant gagne un peu en mordant tout en restant facile à doser (ici sans ABS). Les montées en régimes semblent plus franches mais l’efficacité pure est démentie par nos mesures (Cf les mesures Bandit air contre liquide du Moto Magazine 235). La 650 Bandit reste une machine agréable aux vitesses légales. Son couple n’est pas ridicule à 90 km/h, et dépasser sur l’autoroute est une simple formalité, même en sixième. La selle est toujours ferme et la bulle trop basse. La fourche a tendance à sautiller sur les petites bosses rapprochées mais la tenue de cap se montre de bon aloi.

Ci-dessous, la présentation effectuée le 27/12/06 :

Moteur. En raison de la norme Euro 3, Suzuki s’est résigné à abandonner le refroidissement mixte air/huile - le SACS (Suzuki Advanced Cooling System) - du bloc moteur, au profit d’un refroidissement liquide. L’alimentation est confiée à une injection électronique à double papillon. Ces changements bienvenus devraient apporter un plus dans tous les domaines : pollution, consommation, disponibilité et puissance.

Châssis. La partie cycle de la Bandit ne change pas. Les deux versions de la moto sont conservées (N, sans carénage ; S, avec demi carénage). L’ABS est toujours disponible en option.

Look. Esthétiquement inchangée, la moto, sans être désuète, possède une ligne plutôt banale. Une impression renforcée par les coloris proposés, qui ne sont pas des plus joyeux. Seul le moteur, un des plus beaux quatre-cylindres refroidis par eau, vient atténuer cette tristesse générale.

L’ancien moteur - éprouvé - à refroidissement mixte air et huile avait l’avantage d’être particulièrement robuste. Caractéristique qui ne devrait pas disparaître avec le nouveau. Le temps confirmera. Le fait de conserver l’ancienne partie cycle lui permet de maintenir un tarif proche de celui du précédent millésime.

La saga Bandit : rapide genèse

First one. En 1989, le 400 Bandit, premier du nom, voit le jour sur un marché japonais friand de petites cylindrées. Le petit 4-cylindres de 54 ch pour 165 kg à sec débarque en Europe deux ans plus tard. Roadster sans réelle concurrence, son moteur rageur et sa ligne fine et harmonieuse lui assurent le succès en France. L’épopée Bandit débutait.

Premier 600. C’est en 1994 que le 600 est présenté au salon de Cologne. S’il lui ressemble, le 4-cylindres en ligne n’est pas un 400 dont la cylindrée a été augmentée. Le bloc, qui profite du SACS, est issu du premier 600 GSX-F ; une moto à la carrière éphémère, puisqu’elle n’a été importée en France qu’en 1989. Développant 86 ch dans le cadre de la routière, le « quatre pattes » a été assagi à 74 ch. Tout de même de quoi conférer au Bandit une réputation de roadster turbulent, sinon sportif. Conforté par la succès du 600, Suzuki dévoile, en octobre 1995, le 1200. Il obtiendra un succès similaire à celui de son devancier.

Rude concurrence. En octobre 1999, le Bandit 600 est remanié, notamment son châssis, pour faire face à une concurrence qui, si elle était quasi inexistante à sa sortie, lui fait désormais beaucoup d’ombre. À côté du Yamaha 600 Fazer, le Bandit, qui lui rend 20 ch, fait figure de moto sage. Le 600 Hornet Honda puis le Z 750 Kawasaki enfoncent le clou. La Suzuki est presque reléguée au rang de simple routière. Le 1200 suit le même type d’évolutions.

Le Bandit persiste. En 2005, la cylindrée du petit Bandit est portée à 656 cm3. Une modification qui a le mérite de pallier en partie le manque de couple de la machine. Mais elle reste débordée par ses rivales. Pour les contrer, Suzuki propose le 600 GSR, dont le bouilleur est étroitement dérivé du 600 GSX-R. Le Bandit continue sa carrière et est désormais équipé d’un moteur à refroidissement liquide, présenté ici. Le gros Bandit passe aussi au refroidissement liquide et sa cylindrée atteint 1255 cm3.

Publicité
Infos en plus