Les militants ont usé de dérision pour exprimer leur colère. Ils ont installé un nouveau « radar automatique » sur un rond-point de Gruissan, près de Narbonne. Semblable d’aspect à ses si nombreux frères, celui-ci, surmonté d’un un gros cochon rose, était annoncé par un panneau de signalisation « pompe à fric ». Il affichait clairement son rôle de tirelire.

Rappelons que les radars automatiques ont rapporté 204,9 millions d’euros en 2005. En comparaison, les 13 millions alloués à la Sécurité routière pour sa communication paraissent dérisoires.

Comme ses frères officiels, le radar de la FFMC de l’Aude était bien signalé... mais comme pompe à fric.

Les flashs que l’appareil produisait, eux, ne provoquaient pas un trou de plusieurs dizaines d’euros dans le portefeuille, accompagné de la perte de plusieurs points sur le permis. Aussi était-il salué par les automobilistes avec de grands sourires, des applaudissements, des coups de klaxon, voire des cris d’enthousiasme. Certains se sont même fendus d’un arrêt photo-souvenir !

Prévention ? Formation ? Non, répression !

« Il y en a assez ! Plutôt que de développer la prévention, le gouvernement ne cesse de vouloir faire de la répression », tempête Jean-François Paris, adhérent FFMC. Les militants présents dénoncent le système de Contrôle-sanction automatique (CSA) et réclament, « sans être véritablement entendu, des actions de sensibilisation et de formation des conducteurs ».

Une réaction en adéquation avec l’ensemble du mouvement de la Fédération française des motards en colère, qui se bat contre le CSA depuis sa mise en place. Et qui regrette aussi le manque de réelle prévention. Pourtant, la sensibilisation et la formation pourraient être financées par une partie des sommes engrangées par les « boîtes à images ».

Durant près de 24h, le radar-tirelire est resté en place. L’action des militants de la FFMC 11, qui réclament de la prévention plutôt que de la répression à tout va, a reçu l’accueil favorable des usagers de la route.

Sous un soleil de plomb, les adhérents présents étaient entre 20 et 40 selon les moments. Ils ont distribué quelque 800 tracts et discuté avec les nombreux automobilistes et motards attirés par cette action. Ils ont fait part de leur soutien à la FFMC dans cette lutte. Certains de ces contacts sont très probablement de futurs adhérents FFMC. Tant mieux, car, qu’il concerne le CSA ou d’autres inépties, nous ne serons jamais trop nombreux pour continuer le combat !

Anne Aribaud, FFMC 11.

Voir l’article : Radars automatiques en Angleterre : la révolte des usagers

Commandez en ligne le dossier sur le "Business de la répression et le salon de la police...!" paru dans Moto Magazine

Pour en savoir plus sur les actions de la FFMC dans la région

Publicité