À peine rédigée, la norme européenne sur les gilets airbag (EN 1621-4 : 2013) est déjà déconsidérée. En cause, un profond désaccord divise les fabricants, mais également les laboratoires d’évaluation, sur la méthode pour certifier ces Équipements de protection individuelle (EPI).

La rupture est telle que les autorités françaises ont transmis à la Commission européenne (CE) une « objection formelle » contestant officiellement le texte retenu, ce qui bloque l’harmonisation de la norme. Ce document alerte sur le non-respect de certaines exigences essentielles de la directive EPI. En clair, les airbags certifiés selon ce protocole ne seraient pas assez protecteurs. Un comble !

La contestation porte sur les points suivants :

- L’efficacité d’un airbag dépend de sa vitesse de déploiement, mais également du temps que met le gaz pour monter à la bonne pression. Or, seul le premier point est contrôlé.

- Aucun test ne vérifie que le déclenchement intervient bien, quelle que soit la direction vers laquelle le pilote est éjecté.

- Le risque de blessures (torsion de la colonne vertébrale) engendré par l’épaisseur de l’airbag une fois déployé n’est pas pris en compte.

- L’essai d’impact est identique au protocole utilisé pour les protecteurs rigides insérés dans les vêtements. Ces coques doivent résister à la perforation, alors qu’un airbag doit avant tout amortir.

En conséquence, les auteurs de cette objection réclament une révision rapide de la norme afin qu’elle corresponde aux exigences attendues d’un EPI.

En attendant, le SRA —l’organisme de labellisation des assureurs— a établi un classement selon le cahier des charges du CRITT, le laboratoires de certification le plus en pointe sur la question. Seuls trois modèles ont été évalués :

- Allshot ARV1 : 1/5
- Bering Protect’Air AMB101 : 4/5
- Helite Airnest Turtle H 3/5

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