Lors de la commission « Deux-roues motorisés », qui se tenait le 15 mai dernier dans les locaux du ministère de l’Écologie à Paris, Moto Magazine était invité en tant qu’expert. Cette commission a pour objectif d’aiguiller le Conseil national de la sécurité routière (CNSR) qui, plus tard, formulera des propositions pour le gouvernement.

Place à l’airbag
Le thème de cette commission portait sur l’équipement du motard. Quel équipement ? Obligation de port ou non ? Tels étaient les sujets sur lesquels les participants ont planché, avec une place prépondérante réservée à l’airbag. Une technologie encore jeune et qui pose question. En effet, il n’existe à ce jour aucune étude sur l’efficacité réelle de cet équipement, seules des simulations d’accident réalisées en laboratoire permettent d’estimer l’éventuel gain de protection.

Selon les essais réalisés par Moto Magazine (voir n°190 et n°277), l’airbag a une performance limitée dès que l’impact contre l’obstacle survient avant 80 millisecondes. Ainsi l’airbag n’est pas une protection absolue, mais il est efficace dans certains cas, qu’il conviendrait de quantifier statistiquement.

Enfin, l’idée d’imposer l’airbag lors de la formation au permis est abandonnée, suite à la prise de position du Conseil supérieur de l’éducation routière (CSER).

Nos voisins les Belges
De son côté, M. André Tourneur, de la Sécurité routière belge, a livré les premières observations sur les nouvelles mesures concernant les usagers des deux-roues motorisés.

Les Belges ont instauré, depuis le 1er septembre 2011, l’obligation d’avoir la peau recouverte pour les usagers de deux-roues. La Sécurité routière belge n’a pas voulu imposer un équipement avec des normes minimales.

D’autre part, la circulation réglementée entre les files porte ses fruits. L’interaction entre les motocyclistes et les autres usagers est meilleure. On remarque un changement d’attitude des deux parties qui facilite la cohabitation des usagers sur la route. A noter que cette loi est inspirée de travaux réalisés préalablement en France.

Moto Mag, représenté par Yannick Leverd, responsable rubrique Conso, a rappelé que le motocycliste s’équipe principalement pour se protéger des intempéries, et que dans ce sens, l’équipement est un acteur de la sécurité active.

Incitation plutôt qu’obligation
Néanmoins, le degré d’équipement varie selon la pratique, le véhicule et la conscience du risque. Le motard est largement sensibilisé contrairement au scootériste pour qui la sensation de danger est moindre.

L’unanimité chez les participants s’est faite sur la préférence accordée à l’incitation du port d’équipements protecteurs et la responsabilisation des usagers plutôt qu’à l’obligation.

Reste aux pouvoirs publics à sensibiliser ces usagers aux risques liés à la pratique du deux-roues (ce qui devrait être initié lors du prochain Salon de la moto de Paris) et, c’est souhaitable, réglementer enfin la circulation entre les files.

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