Zone d’ombre

Ce drame relance la polémique sur l’éclairage sur les autoroutes et voies rapides urbaines. L’accident s’est en effet produit sur la portion non éclairée de la rocade bordelaise. Début septembre 2013, la Direction interdépertamentale des routes Atlantique (DIRA) a pris la décision d’éteindre l’éclairage public sur cette voie.

Économies d’énergie

Elle met en avant les économies d’énergie générées, mais aussi la sécurité. L’absence de lumière n’expliquerait pas l’accident initial : « C’est la folie de certains motards qui roulent à des vitesse inconsidérées pour se rendre à la piste d’accélération de Labarde qui, pour eux, commence sur la rocade », déplorait le capitaine Pascal Gensous, numéro deux de la CRS autoroutière Aquitaine, le 21 octobre dans le quotidien Sud-Ouest. Mais le manque d’éclairage permettrait de « comprendre le sur-accident. Dans la nuit, les motards qui suivaient n’ont rien vu ».

Remettre l’éclairage !

« À la lecture des premiers éléments transmis par la police, il semblerait que l’absence d’éclairage ait contribué à aggraver les conséquences de cet accident, et ait rendu difficile le travail des secours », constate l’antenne FFMC de Gironde dans un communiqué de presse.

« Nous demandons un éclairage sur la totalité de la rocade », revendique la coordinatrice de la FFMC 33, Marianne Grand. « La perception de l’environnement routier la nuit est très difficile pour un conducteur de 2 ou 3-roues motorisés. La pluie ou le mauvais état de la chaussée peuvent encore aggraver cette situation d’autant que l’éclairage de nos véhicules est bien inférieur à celui des automobiles. »

Vives réserves

L’antenne départementale de la FFMC a déjà exprimé ses réserves face à la décision d’éteindre les candélabres : « Lors du conseil départemental de prévention des risques dans l’usage des 2 et 3-roues motorisés, réuni le 10 octobre dernier, nous avons discuté de la suppression de l’éclairage de la rocade ouest dans le cadre de sa mise à deux fois trois voies, explique Marianne Grand. Les représentants de la FFMC 33 ont exprimé au directeur de cabinet du préfet les plus vives réserves à l’égard de ce projet. »

Test réel

Après le dramatique accident du week-end, le préfet de Gironde, Michel Delpuech, a défendu, au micro de France Bleu la décision prise en septembre : « Les expérimentations mises en œuvre sur la rocade de Bordeaux, pour une durée de trois ans, montrent qu’il n’y a pas de sur-accidentalité. » Selon le représentant de l’État, l’accident serait donc uniquement du à la prise de risque des trois conducteurs de moto.

« Nous nous associons à la volonté du préfet de réduire le nombre d’accidents qui impliquent des deux et trois-roues motorisés, conclut la FFMC 33. Cependant, exclure de l’aménagement routier un type d’usagers, minoritaire, n’est certainement pas un moyen d’y parvenir. » Seul point positif dans ce sombre contexte girondin, les représentants des motards seront reçus par la DIRA le 29 octobre prochain. Gageons qu’ils parviendront à rétablir le courant, afin qu’il passe à nouveau entre motards et autorités.

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