Ce 3 cylindres de la Triumph 955 Sprint ST est vraiment unique dans la production actuelle. Ici, la puissance est omniprésente, et, malgré un caractère assez linéaire, il est utilisable de façon musclée sur toute la plage de puissance (la zone rouge est à 9300 t/mn). Sur l’autoroute, le moteur ronronne à 5000 tmm (environ 140 km/h). Sur les petites route de montagne, le trois pattes révèle un potentiel insoupçonné alliant couple et souplesse. En 6 ème, le moteur est capable de repartir du ralenti sans pour autant changer de vitesse. Il sait aussi se montrer économique. Sur route, il engloutit aux alentours des 6,5 litres et n’atteint que 7 litres sur autoroute malgré un rythme de croisière rapide. L’autonomie est d’environ 230 km avant que le témoin de réserve s’allume.

Sur les différents trajets utilisés, la partie cycle très vive s’est avérée étonnante de précision. Chaussée d’origine de Bridgestone BT 57, la moto semble coller à la route. Malheureusement, cette chausse s’use très vite. Les amortisseurs Showa offrent une tenue de cap de qualité. Le réglage est aisé et s’effectue en quelques secondes grâce à la trousse à outils (le paradis...). Les disques et étriers de frein Triumph sont remarquablement efficaces. Quel que soit le type de conduite, ils répondent avec vivacité aux sollicitations du conducteur, offrant un bon feeling et une endurance à toute épreuve. Seule, la course du frein arrière mériterait d’être moins longue.

L’accès aux commandes de la Triumph 955 Sprint ST est très facile. La hauteur de selle (800 mm) met en confiance un conducteur d’1,75 m qui pause les deux pieds bien au sol. La position de conduite est naturelle, mais la protection est vraiment trop limitée pour les longs trajets (bulle d’origine trop basse). Pour ne rien arranger, la selle est un peu dure et le conducteur s’accommoderait de quelques centimètres de mousse en sus. En revanche, sous la pluie, la protection des jambes et des bottes par ce carénage pourtant étroit est assez étonnante.

Avec ce remodelage en profondeur, la Triumph Sprint ST d’hier, qui proposait des atouts de bonne GT, s’est transformée en petit bolide moins confortable mais beaucoup plus performant. Plus originale que la Honda 800 VFR, moins typée que la Ducati ST 4, elle pourrait bien séduire une clientèle de rouleurs passionnée, séduite par un caractère original propre au gros 3 cylindres. L’adjonction des options telles que valises latérales et bulle haute lui apporteront une véritable polyvalence.

Extraits du Motomag N° 154

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