Après la Sécurité Routière qui comparait les vieux à des alcolos, les jeunes à des drogués et les motards à des fous d’adrénalines "piquant des pointes à 140" dans une campagne pleine de clichés, la Prévention Routière remet une couche de finesse et d’analyse dans une autre campagne intitulée, accrochez-vous, "désarmons nos routes".

Car oui, toi, motard adulte, contribuable et citoyen, tu ne roules pas sur un bicylindre plein de couple, un Trail teuton merveilleusement équilibré ou une vieillerie indienne délicieux de charme. Non, sans le savoir, tu roules sur une arme.

Et paf le chien
Un cadran de vitesse devient un viseur, un pot d’échappement devient un canon, une pédale d’accélérateur devient une gâchette mortelle : c’est, tout en légèreté, la façon dont la Prévention Routière conçoit les véhicules. Si la campagne est lourdingue, elle n’a pas tout à fait tort sur un point : la sécurité routière, c’est avant tout une question de comportement. On en revient à l’éducation, la responsabilisation et autres concepts qui construisent une société ; le véhicule, finalement, n’est que secondaire...

On a hâte de voir comment ils s’y prendraient pour dénoncer les accidents domestiques, à la létalité six fois supérieure à celle des accidents de la route : la cocotte minute en bombe artisanale, l’épluche légume égorgeur ?

En tous cas, on admirera ces fins connaisseurs : une affiche représente un dénommé Enzo (vu, le sous entendu léger, Ferrari, la vitesse, tout cela qui entre dans ton subconscient), coupable d’une vitesse excessive et d’un freinage tardif. Le tout au guidon de ce qui semble être une Triumph Bonneville Bobber, machine mondialement renommée pour ses freinages de trappeur.

Qu’est-ce qu’on doit se marrer, à la Prévention Routière...

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