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Manif : les motos taxi en colere

Grosse mobilisation des moto taxi, ou plus exactement des « transporteurs de personnes à deux-roues motorisés » qui réclament un véritable statut de leur activité afin de régler leur conflit avec les taxis auto.

Une clientèle est née. Effectivement, les clients ne manquent pas. En région parisienne comme dans toute zone urbaine saturée, le transport à moto représente une alternative garantissant un gain de temps non négligeable par rapport à la voiture. Cependant, pour des raisons de sécurité, la profession de taxi est réglementée.
- Toute pratique dépassant ce règlement est durement réprimée par la police des taxis, surnommée « les Boers ». Or, ce règlement ne reconnaît pas la moto. L’enjeu est donc d’encadrer le plus rapidement possible une profession émergente. Sans nuire à ce développement économique, si possible…

4-roues contre 2-roues. Seulement voilà, pour ne pas déclencher l’ire du puissant lobby des taxis à quatre roues, le ministère de l’Intérieur prévoit une législation contraignant les transporteurs à moto à travailler sur réservation (par téléphone, Internet…). Il leur sera interdit d’attendre à la sortie d’une gare le client pressé.
- Cela convient à des entreprises disposant d’une flotte de plusieurs motos, qui ont les moyens d’investir dans un central téléphonique ; pas aux travailleurs indépendant. Leur raison d’exister est de subvenir à un besoin de l’ordre de l’urgence, aux heures de pointe ou en cas de grève des transports par exemple.

Répression accrue. « Nous subissons régulièrement des garde-à-vue », déplore David Benaïch, représentant de l’Association des transporteurs de personnes à moto (ATPM), ayant réussi à fédérer 70 indépendants. « Un conducteur a récemment écopé de deux mois de prison avec sursis. Arrêté à Roissy, il avait subi une garde-à-vue de six heures. »

Mardi, au cœur de Paris, les travailleurs indépendants ont tous dégainé un extrait de K-bis, signifiant l’inscription de leur société au registre du commerce, ainsi que leur assurance professionnelle. Ils affirment travailler dans la légalité et dans le respect du client.
- Dans un premier temps, ils demandent un comptoir ainsi qu’un parking dans l’aérogare de Roissy Charles-de-Gaulle (Val-d’Oise), qui permettraient d’être visibles pour les clients. « Nous voudrions pouvoir nous poser sans la crainte d’être verbalisés par les forces de l’ordre », poursuit David.

Fédération incontournable. En l’absence de toute réglementation, il est assurément difficile, pour les policiers, de séparer les transporteurs indépendants honnêtes et sérieux, des conducteurs de moto moins scrupuleux profitant d’une activité émergente.
- Cependant, cette activité étant par définition individuelle, les transporteurs indépendants auront du mal à se faire entendre s’ils ne se fédèrent pas. Cela leur sera pourtant incontournable s’ils souhaitent que les autorités leur laissent le droit de se garer non loin des véhicules à quatre roues.

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