Dans l’Hexagone c’est une croissance des ventes de près de 32 % qui est annoncée pour les 4 premiers mois 2019 - par rapport à l’an dernier - par la Chambre syndicale internationale de l’automobile et du motocycle. Et +19 % sur le continent européen. De quoi infirmer l’effet des menaces, du moins à court terme, qui pèsent sur le deux-roues motorisé qu’il s’agisse de leur éviction des villes, le stationnement payant ou le spectre du contrôle technique… Jean-Luc Mars président de la branche 2-roues (représentant élu des importateurs et directeur général de Triumph France) rappelle que « s’il y a des vents contraires sur le thermique, il faut bien que les gens se déplacent, et les transports en commun ne peuvent répondre à toutes les problématiques ».

Embellie économique et trio de tête inchangé
D’après Thierry Archambault, président délégué de la CSIAM, ce sont principalement les facteurs économiques qui sont à l’origine de cette embellie : la croissance française soutenue par la consommation des ménages, l’augmentation du pouvoir d’achat. Le pouvoir d’achat des motards les plus aisés ? En témoigneraient les 23 000 engins de plus de 750 cm3 acquis lors du premier quadrimestre, qui représentent plus de la moitié des ventes de plus de 125 cm3…
En tête de liste, comme l’an dernier, la Yamaha MT-07 (2290 unités) suivie de la BMW R 1250 GS (2161, cumul standard + Adventure), les Kawasaki Z650 et Z 900 faisant quasiment jeu égal avec 1283 et 1276 machines vendues.

Le 2-roues toujours aussi pertinent face à l’engorgement des villes
Le rapport de la CSIAM pointe aussi la pertinence du 2-roues motorisés face à l’engorgement croissant des villes, l’entrée dans un nouveau cycle de renouvellement (un effet de la mise sur le marché de nombreuses motos A2), le facteur météo favorable de ce début d’année et la campagne de la filière « 2 roues, un moteur… que du bonheur », initié il y a 2 ans et reprise en mai… Pas facile de tirer des conclusions de cette dernière même si la moto est dans l’air du temps et s’inscrit comme faire valoir dans notre société, dans la publicité notamment.

Equipements de protection : inciter et non pas obliger
Notons aussi l’arrivée au sein de la CSIAM de David Segura, spécialiste bien connu du cuir (Furygan) mais pas que, qui y représente le groupement des fabricants d’EPI, en France et au-delà. Entendez par là des équipements de protection individuelle, ceux qui font l’objet d’une homologation de leurs protections (dorsale, coudières, renforts de bottes, de gants etc…) – de différents niveaux selon l’usage auxquels ils sont destinés (route, ville, circuit). Un bon point pour réaffirmer auprès des pouvoirs publics que les motards et autres utilisateurs de 2-roues motorisés sont sensibles à leur protection et par conséquent conscients de leur vulnérabilité. Et qu’inciter à se protéger et convaincre est bien plus efficace in fine pour la sécurité, qu’imposer. Un combat que Moto Magazine et la FFMC n’ont d’ailleurs de cesse mener. M Segura rappelle d’ailleurs que le marché de la dorsale a été multiplié par 10, sans aucune obligation…

Photo : Jean-Luc Mars (à gauche), David Segura (au centre) et Thierry Archambault lors de la conférence de la CSIAM le 14 mai.

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